Le FELIN français est l’un des programmes européens de ce genre les plus aboutis. Lancé en 2001, sa maîtrise a été confiée à l’entreprise française SAGEM (du groupe SAFRAN, créé en 2006), par un contrat signé avec la Direction générale de l’Armement (DGA) française, le 1er mars 2004. Ce contrat est très différent de ceux qui existent dans d’autres États concernés car il porte sur « le développement, l’industrialisation, la fabrication de série de 31 445 [1] systèmes individuels FELIN, ainsi que leur maintien en condition opérationnelle durant deux années ». C’est sa dimension qui fait la différence, ainsi que le montant des crédits engagés, plus de 800 millions d’euros (voire plus d’un milliard en cas de surcoûts), pour la période de 2004 à 2007/2008.

Les premiers équipements sont arrivés en dotation pour expérimentation pendant huit semaines, de janvier à mars 2007. Il est prévu par la DGA d’introduire le FELIN dans des unités de l’armée de terre à partir de 2008, l’ambition étant d’équiper au moins les deux tiers des unités d’infanterie d’ici à la fin de 2008. Un système FELIN amélioré est aussi à l’étude (FELIN V2) pour le moyen terme, de 2010 à 2015 et au-delà [2]. Le système FELIN est l’un des éléments d’un système des systèmes, nommé Bulle opérationnelle aéroterrestre (BOA), qui inclut des composantes terrestres et aériennes de C2 intégrées en réseau. Comme ses homologues européens, le FELIN est aussi intégré avec les véhicules terrestres qui feront partie de la BOA (notamment le Véhicule blindé de combat de l’infanterie, VBCI, dont les premiers exemplaires, produits par GIAT Industries en coopération avec l’entreprise automobile Renault, sont à l’essai [3]).

Le FELIN est divisé en trois systèmes majeurs :

 « le système individuel qui se compose des six sous-systèmes suivants : les vêtements et protection ; la plate-forme électronique portable (PEP) ; les sources individuelles d’énergie ; les armes équipées ; l’équipement de tête et le réseau d’information FELIN ;

 les systèmes spécifiques qui comprennent le SIT [Système d’information terminal] du combattant débarqué et son boîtier d’interfaces de communication (BIC), les jumelles infrarouge multifonction à moyenne portée et

 les systèmes collectifs : les moyens de rechargement collectifs des batteries individuelles, les kits véhicules qui permettent l’alimentation en énergie des combattants embarqués et le rechargement des batteries ».

D’après sa « notice d’emploi », le FELIN « améliorera de façon significative les capacités et la réactivité du fantassin dans l’exécution de ses actes réflexes. Le combattant pourra traiter de jour comme de nuit et en temps réel les objectifs observés. Au sein de la section d’infanterie, le système facilitera l’organisation des réseaux de communication. La capacité de transmission de données, d’images vidéo, en plus de la phonie, permettra d’améliorer le rythme de l’action. La protection balistique des combattants sera optimisée, les équipements spécifiques de protection NBC ne réduiront pas les performances opérationnelles du combattant. Les qualités d’ergonomie, de fiabilité, de robustesse et de simplicité d’utilisation seront optimisées. Le système pourra être supporté par les combattants dans des conditions climatiques difficiles. Le système (...) s’intégrera dans le système de forces et dans la chaîne de systèmes d’information et de commandement en service ».

Le fantassin du futur
 1. Allemagne : IdZ-ES
 2. Espagne : COMFUT (COMbatiente FUTuro)
 3. France : FÉLIN (Fantassin à Équipements et Liaisons INtégrés)
 4. Italie : Soldato Futuro
 5. Royaume-Uni : FIST (Future Integrated Soldier Technology)

[1Dont plus de 22 500 pour l’infanterie terrestre et le reliquat pour les combattants débarqués de l’arme blindée cavalerie, de l’artillerie et du génie.

[2Source SAFRAN/SAGEM Systèmes de défense et ministère de la défense de la France

[3L’entrée en service est prévue pour 2008.