Le premier rapport annuel du département d’État états-unien sur la démocratie et les Droits de l’homme consacre une partie au Liban et lui adresse des reproches sur sa conception de la démocratie. Le ministre des Affaires étrangères libanais, Jean Obeid, s’est donc livré mercredi 25 juin 2003 à une longue critique de ce document, dont il n’a pourtant pas encore reçu de copie officielle.
Tout en acceptant l’ensemble des critiques formulées, et sans apporter le moindre démenti, Jean Obeid a tenté d’évoquer un certain nombre de justifications, qu’il s’agisse de la guerre au Liban, des agissements d’Israël, ou des imperfections de la démocratie dans le monde entier, et notamment aux États-Unis.
Le rapport dénonce entre autres un système judiciaire « sous influence » du pouvoir politique, des prisons « surpeuplées », des arrestations et des détentions « arbitraires » d’opposants et des « abus » de la part d’agents des forces de l’ordre sur la personne des détenus. Il relève en outre que les libertés religieuses, de rassemblement et d’association sont « restreintes ». Le texte dénonce l’absence de transparence dans l’exercice des pouvoirs politique et judiciaire, estimant qu’il s’agit là d’une cause essentielle des difficultés que connaissent les Droits de l’homme dans ce pays. Pour ce qui est de la démocratie, il constate une impossibilité pour les citoyens d’exercer leur droit à changer de gouvernement et attribue ce fait à plusieurs facteurs, parmi lesquels « l’absence de contrôle de la part du gouvernement sur de larges portions du territoire », les « lacunes » du système électoral, les irrégularités du scrutin législatif de l’an 2000 et, naturellement, « l’influence syrienne ».

Source
L&8217;Orient Le Jour (Liban)

« Le rapport du département d’État très critique envers l’État libanais », L’Orient Le Jour, 26 juin 2003.