Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien s’est réuni ce matin pour entendre son Président, M. Papa Louis Fall, présenter les conclusions du Séminaire sur l’assistance au peuple palestinien qui s’est tenu à Genève les 15 et 16 juillet derniers ainsi qu’un résumé des travaux concernant la Palestine aux assises du Conseil exécutif et du Sommet de l’Union africaine qui se sont déroulés à Maputo du 4 au 12 juillet 2003. Le Comité s’est penché sur l’évolution de la situation dans le Territoire palestinien occupé et les développements du processus de paix en cours. 

Présentant les derniers faits survenus sur le terrain, L’Observateur permanent de la Palestine, M. Al-Kidwa, a regretté les hésitations israéliennes dans la mise en œuvre de la « Feuille de Route » et le frein sans précédent que constitue la construction d’un mur de séparation, qualifié de « mur de la honte », entre les communautés. Il a regretté qu’Israël n’ait toujours pas fait de déclaration claire quant à la reconnaissance du principe d’un État palestinien souverain, indépendant, démocratique et viable et la fin de toute attaque à l’encontre des parties palestiniennes, alors que la restriction sévère de la circulation des biens et des personnes n’a fait que s’aggraver et que la construction sauvage de nouveaux logements s’est accentuée. 

De son côté, M. Papa Louis Fall (Sénégal), Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a expliqué que lors du Séminaire des Nations Unies sur l’assistance au peuple palestinien qui s’est tenu à Genève, des exposés présentés par des experts d’Europe, d’Amérique du Nord et du Moyen-Orient, dont des Israéliens et des Palestiniens, ont fait la lumière sur les conditions de vie épouvantables des Palestiniens. Ainsi, près de deux mois après l’acceptation par les parties de la « Feuille de route », le Palestinien moyen n’a constaté aucun résultat tangible sur le terrain.

Le Comité a pris note du rapport verbal de ce séminaire qui a été l’occasion d’examiner les dimensions de la crise économique, les priorités dans le domaine de l’assistance humanitaire et économique et les stratégies de la future économie palestinienne. Cette rencontre a aussi permis de mesurer la destruction massive des infrastructures et des biens dans le Territoire palestinien occupé. Le Séminaire a conclu que la réduction du chômage et celle de la pauvreté constituaient des objectifs prioritaires en matière d’assistance.

M. Fall a fait état des consultations que la délégation du Comité a eues avec des représentants d’ONG qui à cette occasion ont été encouragées à maintenir les positions qu’elles avaient adoptées à l’appui des droits inaliénables du peuple palestinien, à expliquer à leurs membres les causes profondes du conflit, en l’occurrence l’occupation par Israël de terres palestiniennes, contribuant ainsi à faire en sorte que la « Feuille de route » ne s’écarte pas de son objectif final déclaré, à savoir la création de deux États, Israël et une Palestine souveraine, indépendante, démocratique et viable, vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité.

Abordant les réunions de l’Union africaine, M. Fall a souligné que sur la douzaine de points politiques examinés en plénière, le Conseil exécutif de l’Union a consacré une large place à la question de la Palestine et du Moyen-Orient. L’Afrique et la communauté internationale ont été invitées, à cette occasion, à exercer des pressions accrues et vigoureuses sur Israël pour l’amener à mettre en œuvre sans condition la « Feuille de route ».

Le Conseil exécutif a adopté par consensus, avec les réserves de la Libye portant sur la « Feuille de route », une décision aux termes de laquelle il réitère sa position traditionnelle en faveur des droits palestiniens, y compris les droits au retour, à l’autodétermination et à la création d’un Etat palestinien indépendant et viable. Le Conseil a dénoncé les obstacles à la paix que constituent l’occupation israélienne et l’implantation de colonies de peuplement et a exprimé le soutien de l’Union africaine à une présence internationale dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, pour protéger les populations civiles et aider les Parties à appliquer les accords conclus. 

Au cours de son intervention devant le Comité ce matin, l’Observateur de la Palestine a également demandé la libération immédiate de 7 000 Palestiniens, la plupart emprisonnés illégalement selon lui, et sans chef d’accusation. Il s’est félicité de la visite d’une délégation palestinienne à Washington la semaine dernière qui a facilité l’amélioration du dialogue sur le fond du différend israélo-palestinien ainsi que les relations bilatérales entre Washington et l’Autorité palestinienne. Mais tous ces espoirs, a-t-il ajouté, ont été détruits lorsque M. Sharon a indiqué vouloir persister dans les activités de colonisation et la construction du « mur de la honte ». Il a vigoureusement dénoncé cette construction qui entraîne la confiscation de terres palestiniennes et isole des communautés palestiniennes les unes des autres. A titre d’illustration, il a précisé que Kalkiya, l’une des principales villes palestiniennes, a été véritablement encerclée par le mur et ne dispose plus aujourd’hui que d’une porte d’entrée et de sortie. Il a souligné la nécessité d’un effort plus soutenu du Quatuor diplomatique et l’importance de la mise en place du mécanisme de suivi de l’application de la Feuille de route. Il a réitéré la responsabilité des Nations Unies jusqu’à un règlement définitif du conflit. Selon l’Observateur de la Palestine, nous assistons à la reprise, sous la direction de M. Sharon, d’une campagne israélienne contre les Nations Unies et ses mécanismes. Ce n’est que grâce à la pression de la communauté internationale et du Quatuor diplomatique que la situation pourra être améliorée. 

M. Papa Louis Fall a également informé le Comité de l’avancée des préparatifs de la Conférence internationale de la société civile pour l’appui au peuple palestinien qui se tiendra au Siège des Nations Unies les 4 et 5 septembre 2003. 

Avant de conclure cette séance, M. Fall a proposé que le Comité des droits inaliénables du peuple palestinien examine de près la question de la construction du mur à l’occasion de ses prochaines rencontres. 

Source : ONU