Exposés

M. NAIM ASHHAB, Membre du Groupe d’action conjoint pour la paix entre Israéliens et Palestiniens, Jérusalem, a déclaré que la société civile palestinienne a vu son espace d’expression se développer depuis la première Intifada permettant de faire entendre la voix de tous les Palestiniens sur les problèmes rencontrés à la suite des restrictions imposées par la partie israélienne. De multiples organisations non gouvernementales ont été créées et jouissent d’un statut international. Leurs actions restent modeste mais elles ont grandement contribué aux progrès et à la présence de volontaires israéliens dans les territoires pour protester contre les bouclages et l’occupation des territoires palestiniens. Le nombre de maisons palestiniennes démolies par les forces occupantes a dépassé 15 000 mais le plus important est que ces actes sont contrés par des mouvements de contestation qui contribuent à créer une dynamique entre divers mouvements de chaque côté. 

La solidarité peut prendre diverses formes et il ne fait pas de doute que la convergence des deux sociétés, israélienne et palestinienne, permettra d’accroître l’efficacité de notre action. On a le sentiment que le but sous-jacent de la Feuille de route est d’obtenir une certaine accalmie pour permettre à d’autres parties intéressées par la région de réaliser leurs objectifs. Il ne s’agit pas d’aboutir à un règlement réel de la question. Les dirigeants israéliens s’accrochent à l’option militaire qui pourtant a prouvé être inefficace. L’occupation militaire de l’Iraq a malheureusement donné un nouvel élan à l’option de la solution militaire israélienne. L’absence de neutralité des Etats-Unis et le refus d’exercer des pressions sur les Israéliens est notoire. La Feuille de route est sur le point d’échouer et risque de connaître le même sort que les initiatives précédentes. Dans ces circonstances, la société civile se doit de se tourner vers la communauté internationale afin que cette dernière exerce des pressions pour remettre le processus de paix sur les rails.

M. LEV GRINBERG, Professeur à l’Université Ben Gourion, Néguev, a souligné la nécessité pour l’ONU de déployer une force d’interposition dans les territoires occupés. Depuis que les Palestiniens ont accepté le cessez-le-feu, les démolitions et la stratégie de peuplement se poursuivent tandis qu’un mur de la haine est érigé. Le nouveau Gouvernement palestinien n’a pas eu la possibilité de montrer sa volonté de prévenir les attaques suicide. Ces dernières années, la société civile a travaillé dans beaucoup de domaines. Il y a eu des manifestations contre le mur de séparation et contre les actions militaires. Cependant, la résistance violente des Palestiniens rend difficile la construction d’une société civile forte des deux côtés. A l’heure actuelle, en l’absence de droits fondamentaux, on ne peut pas parler de véritable société civile. En l’absence d’une société civile puissante organisée, l’espace est occupé par la société militaire palestinienne qui réagit en tuant des civils innocents. Ceci ne peut pas être une stratégie. Les Palestiniens sont pris au piège et ne peuvent s’en échapper sans l’aide internationale. Les Israéliens ont réussi, avec l’aide des Etats-Unis, à qualifier le conflit de problème terroriste. Or, le problème crucial n’est pas la sécurité mais le déséquilibre de pouvoir entre Palestiniens et Israéliens. La définition du problème en tant qu’absence de sécurité s’écarte du problème fondamental de l’occupation. 

La Feuille de route légitime quant à elle implicitement l’occupation. La première phase de la Feuille de route vise à arrêter la violence sans liberté pour les Palestiniens. Cependant, il n’est pas fait mention dans la Feuille de route du fait que l’occupation est en elle-même de la violence. Ce n’est que lorsque les Palestiniens se sentiront protégés contre les humiliations et les massacres qu’ils soutiendront la société civile en vue de modérer la société militaire. La première étape pour rendre efficace la Feuille de route suppose un retrait d’Israël des zones occupées. Les Nations Unies doivent dans le même temps déployer une force de maintien de la paix. Cependant, pour que cette force ne soit pas perçue comme une nouvelle force d’occupation, les Etats-Unis ne devront pas en faire partie. 

Mme MARY ROSE OAKAR, Présidente de l’American-Arab Anti-Discrimination Committee, Washington, a estimé que la Feuille de route n’est pas parfaite mais elle pourrait mener à une résolution pacifique du conflit. Le cycle de violence caractérisant la situation actuelle montre qu’il faut absolument obtenir la paix. Nous demandons une analyse du niveau de violence des deux côtés, qu’il s’agisse des attentats à la bombe ou de la cruauté des forces d’occupation. Le démantèlement de trois avant-postes a été une parodie alors que la construction du mur de séparation se poursuit. Celui-ci est si énorme que le mur de Berlin apparaît ridicule à ses côtés. Si ce mur est achevé, la vision de deux Etats vivant côte à côte sera enterrée. Le mur est un symbole qui dit tout. A ma connaissance, les groupes d’intérêts puissants aux Etats-Unis qui soutiennent l’administration Bush, comme les mouvements néoconservateurs et les mouvements de l’Eglise évangélique, ne sont pas représentatifs ni de la société israélienne, ni de la société américaine, ni de la communauté juive américaine, a poursuivi l’intervenante. L’opinion publique américaine soutient en effet de façon écrasante la fin de l’occupation israélienne dans les territoires palestiniens occupés.

M. JEFF HALPER, Coordonnateur du Comité israélien contre la démolition des maisons, Jérusalem, a estimé que les promesses apportées par la Feuille de route ont aujourd’hui disparu. La Feuille de route paraît vouée à l’échec et ne représente plus que la caution de la politique du Gouvernement israélien. La question est de savoir comment définir l’occupation. Il faut, de notre point de vue, la définir en termes de territoires, à savoir les terres prises en 1967 par Israël. Si quelqu’un veut s’engager dans la Feuille de route et lui donner une chance, il faut en surveiller le déroulement et veiller à ce que l’occupation se définisse en termes de territoires. Cependant, il apparaît actuellement impossible de mettre fin à l’occupation et il existe un risque réel de créer des bantoustans en Israël. C’est pourquoi nous estimons qu’il faudra, dans ce cas, s’engager sur le modèle de la lutte contre l’apartheid qui a abouti à une voix, un vote, dans la voie de la création d’un seul Etat où les Israéliens et les Palestiniens coexisteraient.

Mme NAOMI BRAINE, Membre de l’organisation Juifs contre l’Occupation, a estimé que l’ingérence des Etats-Unis complique énormément la gestion de la crise. La politique américaine comporte plusieurs niveaux et notamment celui qui s’adresse au public américain et qui veut que la politique américaine s’enracine dans la lutte contre le terrorisme. Cependant, il faut également savoir que l’industrie américaine d’armement tire des profits du conflit israélo-palestinien et qu’il existe également une coopération poussée entre les services de renseignements américain et israélien qui s’est intensifiée avec la guerre en Iraq. En fait l’opinion juive est beaucoup plus diversifiée qu’on ne le pense. La majorité de la communauté juive n’a pas voté pour Bush. L’idée d’un lobbying juif alimente à tort l’antisémitisme latent que l’on peut trouver dans la société américaine. La communauté juive est telle qu’il n’est pas facile d’avoir un vrai débat sur les enjeux réels de ce conflit de peur d’être taxé d’antisémitisme. Il faut que les voix juives se fassent entendre dans les mouvements de protestation contre l’occupation. Le soutien américain à Israël n’est pas un problème juif mais constitue une question de politique. Beaucoup de Juifs américains malheureusement s’accrochent au processus de paix et à la Feuille de route sans prendre de recul et sans remettre en question les structures politiques sous-jacentes. Il faut que nous élaborions des moyens d’action plus efficaces et plus subtils.

Mme Phyllis Bennis, Boursière à l’Institute for Policy Studies, Washington, a estimé que la Feuille de route ne représentait pas une solution viable même si elle reconnaissait que l’objectif était de mettre fin à l’occupation. Cependant, la définition de l’occupation n’y était pas claire et était fondée sur le seul jugement d’Israël. Les raisons de l’échec de la Feuille de route résident en partie dans le fait qu’elle ne tenait pas compte de la question des réfugiés et de Jérusalem. Par ailleurs, le Quatuor n’en était pas un. Les Etats-Unis menaient seuls la barre. Cette Feuille de route ne pouvait en outre pas être appliquée telle qu’elle était rédigée. La société civile dans son ensemble et l’ONU ont été ignorés dans la Feuille de route. Il faut donc créer un partenariat entre l’ONU et la société civile. Il faut mener une campagne publique internationale réclamant le respect des résolutions des Nations Unies et faire en sorte que les Etats Membres assument leurs responsabilités au sein de l’Assemblée générale afin de contourner le droit de veto des Etats-Unis. Le travail des Organisations non gouvernementales doit dans le même temps se centrer sur la lutte contre l’édification du mur.

Débat

 Une représentante a insisté sur l’importance de disposer d’une représentation juive dans le cadre de ces discussions, notant qu’un tiers des conférenciers aujourd’hui étaient juifs. Malheureusement, les grandes organisations juives ne sont pas présentes à cette conférence. Le lobby pétrolier et le lobby de l’armement ne sont pas une force motrice. A la source de la politique américaine se trouve en revanche un lobby pro-israélien composé de juifs et de fondamentalistes chrétiens. Une autre représentante, Maha Nassar, s’est demandée pourquoi toutes les solutions présentées depuis 1948, y compris la Feuille de toute, ont été vouées à l’échec. La Feuille de route n’est qu’une solution partielle tout comme l’ont été les accords d’Oslo. Il n’y aura pas de trêve tant que l’idée d’une solution militaire ne sera pas abandonnée. Nous nous félicitons de l’existence d’une gauche israélienne mais il faut être conscient que ce mouvement en faveur de la paix est minoritaire. La seule solution à la question palestinienne est de prendre en compte l’ensemble des droits des Palestiniens. Une autre participante est revenue sur la question de la protection internationale par le biais du déploiement d’une force d’interposition internationale. 

Il faut approfondir l’idée d’un Etat unique et défendre la position de l’ONU sur le terrain, a estimé un autre intervenant. Cependant, il ne s’agit pas de s’opposer à Israël mais de lutter contre sa politique d’Apartheid. En réponse à cette idée, une intervenante a pour sa part estimé que la solution de la création d’un Etat unique ne doit pas être un objectif à ce stade. La solution passe par la création de deux Etats car préconiser la solution d’un Etat unique reviendrait à institutionnaliser l’occupation et ferait le jeu des extrémistes des deux bords. Ce qui est en jeu est d’ordre moral et spirituel. C’est sur le terrain moral qu’il faut agir car c’est là qu’on trouvera la clé de la solution, a déclaré un participant. La dernière intervenante de la matinée a pour sa part estimé qu’il faut définir un plan d’action concret qui mobilise le soutien international. Il est aussi indispensable d’essayer de comprendre ce que veulent les habitants sans imposer de solutions de l’extérieur. Il faut récupérer l’espace qui a été conquis par les militaires sur le terrain et donner à l’ONU l’espace qu’elle a perdu. Il faut aussi mener une campagne pour lutter contre la construction du mur au sein de l’Assemblée générale via la Troisième Commission. 

Sur la question de l’envoi d’une protection internationale en faveur des Palestiniens, Mme Phyllis Bennis a rappelé que les Etats Unis y ont opposé un veto. A ce stade, la question n’est plus à l’ordre du jour du Conseil de sécurité. L’Assemblée générale doit donc assumer ses responsabilités et inscrire à son ordre du jour cette question en mettant également l’accent sur les problèmes posés par l’édification du mur. M. Lev Grinberg a insisté sur la nécessité de demeurer unis et de redonner leur place aux Nations Unies en tirant profit du dialogue qui se tient aujourd’hui aux Etats-Unis sur la place et le rôle de l’ONU en Iraq et sur la scène internationale dans son ensemble. L’occupation est pire que l’Apartheid car le but ici est de chasser, de déposséder les Palestiniens, a-t-il enfin estimé. 

INITIATIVES DE LA SOCIETE CIVILE POUR METTRE FIN A L’OCCUPATION

Exposés

M. Pierre GALAND, Sénateur au Parlement belge et Président du Comité européen de coordination des ONG sur la question de la Palestine, Bruxelles, a appelé les citoyens américains à se constituer en réseau contre l’occupation de la Palestine en écho aux réseaux qui existent en Europe. Il a également suggéré de tirer parti du mouvement altermondialiste et anti-guerre en faisant le lien avec les mouvements en faveur de la « libération » de la Palestine. La question palestinienne doit être centrale au sein des débats de l’Union européenne car la paix au Proche-Orient est très importante pour l’équilibre de l’Europe. Il faut poursuivre l’envoi de missions d’observateurs civils qui, quand ils rentrent dans leurs pays, vont interpeller leurs représentants locaux sous la forme d’un engagement citoyen. Il faut aussi suspendre les accords de coopération entre l’Europe et les industries qui produisent dans les colonies de peuplement. Il est en outre possible de déployer une force d’interposition sans l’accord des Etats-Unis.

Les parlementaires européens doivent aussi s’unir contre la propagande des représentants israéliens au Parlement européen. L’action contre le mur est cruciale de même qu’il faut inviter l’ensemble des consommateurs à s’abstenir de consommer les fruits produits par Israël tant que cet Etat ne précisera pas s’ils proviennent des colonies de peuplement. Il faut également lancer une campagne de démilitarisation de la Méditerranée, dénoncer l’isolement de la Palestine et les difficultés d’accès aux territoires palestiniens.

M. JOSHUA RUEBNER, Directeur exécutif de l’organisation Jews for Peace in Palestine and Israël, a déclaré que la politique étrangère américaine est un obstacle à une paix juste et durable. La croissance du mouvement chrétien-sioniste a été sous-estimée aux Etats Unis. Ce mouvement a le pouvoir d’influencer de plus en plus de personnes mais également les structures politiques américaines. Le faible taux de participation aux élections aux Etats -Unis, soit 40%, a également été dénoncé par le représentant qui a appelé tous les citoyens américains à s’intéresser à la politique étrangère de leur pays. Le représentant a par ailleurs fait la critique de la société civile à laquelle il a reproché de travailler trop fréquemment en dehors de ses propres cercles d’influence. En tant que représentants de la société civile américaine, nous devons militer au sein de nos propres structures au lieu de tenter de dicter nos modèles politiques et idéaux à l’extérieur de notre territoire. 

Mme GRETTA DUISENBERG, Présidente de l’organisation « Arrêtez l’occupation », a évoqué son expérience traumatisante dans les territoires occupés tout en précisant qu’il ne fallait pas non plus sous-estimer le niveau de souffrance du côté israélien. Nous appuyons les objectifs de la Feuille de route mais les perspectives sont sombres. La politique d’assassinat de leaders politiques palestiniens n’a fait que donner un prétexte à la relance de la violence du côté palestinien. L’Autorité palestinienne jusqu’à présent ne dispose pas des capacités lui permettant de mettre fin aux activités des militants. L’infrastructure policière malheureusement a été détruite par Israël. Le processus d’Oslo et la Feuille de route ont totalement oublié le volet droits de l’homme. Selon Amnesty International, « tout effort sérieux permettant de résoudre un conflit doit tenir compte des droits de l’homme et il n’y a aucune raison que le conflit israélo-palestinien soit différent ». La plupart des observateurs se rendent bien compte qu’Israël veut maintenir son occupation. Il faut absolument trouver une solution politique qui respecte le droit des deux peuples. Ce n’est que dans le respect du droit international que la paix pourra être ancrée au Moyen-Orient. Nous lançons un appel à la communauté internationale en vue d’obtenir le retrait d’Israël de tous les territoires annexés en 1967. La représentante a insisté pour que le plaidoyer politique soit une des stratégies d’action de la société civile.

M. Silas Cerquiera, Représentant du Secrétariat international en solidarité avec le peuple arabe et leur cause principale, la Palestine, Représentant de l’Organisation de la solidarité des peuples afro-asiatiques, Lisbonne, a estimé que plusieurs gouvernements ont menti au monde entier concernant la guerre d’agression en Iraq. Pouvons-nous, dans ce contexte, nous fier à ces gouvernements pour le règlement de la question palestinienne ? En Iraq, il y a des soldats américains qui meurent tous les jours pour sauver les intérêts d’une poignée d’entreprises. Nous sommes en présence d’une administration américaine qui est capable de dire tout et son contraire et qui veut à présent envoyer des troupes sous l’égide de l’ONU pour que ce soit des soldats du maintien de la paix qui se fassent tuer au lieu de soldats américains. Les Nations Unies sont un organisme qui représente les peuples du monde. Il faut donc se tourner vers elles pour demander de l’aide. Cependant, elles ne doivent pas se laisser recevoir des ordres d’une superpuissance. 

On ne peut pas parler d’extrémisme des deux côtés. Seul l’Etat israélien est extrémiste. Les responsables des attaques contre des civils israéliens sont M. Sharon et l’administration américaine. Il y a deux grands acteurs. D’un côté, le Président Arafat qui doit être considéré comme un personnage important en tant que personnalité élue par le peuple palestinien. Le deuxième acteur est le peuple palestinien qui a un niveau de conscience politique très élevé. Le peuple souhaite de réelles réformes démocratiques. Il fait preuve au quotidien de beaucoup de courage. Nous devons montrer notre solidarité constante à son égard et continuer de lui offrir une aide matérielle et politique. Ce peuple se bat pour lui-même mais également pour nous tous. 

Discussion

Un premier intervenant a estimé que le fait que l’Union européenne est en mesure d’imposer des mesures économiques lourdes à Israël représente un espoir. Une autre intervenante a suggéré la création d’un site Web pour suivre la mise en œuvre de la Feuille de route. Cela serait un excellent outil international pour nous tous. 

Un participant a relevé qu’au cours des 15 ou 10 dernières années la société civile est devenue une expression synonyme de lobbying. La situation sur le terrain doit être au centre de nos activités et il faut rompre le mur du silence. Notre action au niveau international doit également changer. Nos batailles aujourd’hui sont perdues et nous devons nous tourner vers des forces autres que celles de l’Occident, vers l’Afrique du Sud ou le Brésil par exemple, où les mouvements sociaux sont puissants. Travailler dans le cadre des Etats-Unis ou de l’Union européenne ne sert à rien. Sur la question du lobbying, un autre représentant a rappelé qu’il existait d’autres groupes sur lesquels il était possible d’exercer des pressions comme le Groupe des Etats arabes au sein des Nations Unies. Une représentante a insisté pour que les autres droits du peuple palestiniens, comme le droit au retour, ne fassent pas l’objet de négociations. Il existe trois millions de Palestiniens qui vivent en dehors des territoires palestiniens.

La campagne des ONG contre le mur, a expliqué Thomas Neu, Président de l’Association des organismes internationaux pour le développement, a permis de faire entendre la voix des Palestiniens dans le monde entier. Il faut faire pression sur les décideurs, les gouvernements et à cette fin, nous avons créé des groupes de plaidoyer qui mettent en œuvre de véritables programmes d’action. 

La représentante du Comité de coordination des ONG sur la question de Palestine, a dit que la diplomatie commune au sein de l’Union européenne n’existe pas en tant que telle. Même s’il existe un embryon de diplomatie au niveau européen, le représentant de l’Union européenne en Israël n’a même pas été reçu par Ariel Sharon. L’Union européenne constitue une cible des activités de plaidoyer de la société civile à un moment où elle est en train de se construire.

Déclarations de clôture

M. Nasser AL-KIDWA, Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, s’est félicité de l’attention portée au mur de séparation qui incarne le processus de colonisation mené par Israël. Il faut empêcher sa construction et le démanteler. Le programme palestinien national prévoit la création d’un Etat palestinien dans les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem pour capitale et un règlement juste de la question des réfugiés. Nous n’acceptons pas l’idée de la création d’un Etat unique ou binational. Une telle option donnerait une légitimité aux colons dans les territoires occupés. La seule solution est le maintien ferme du droit international et du droit national du peuple palestinien. Nous sommes en outre attachés au règlement pacifique du conflit israélo-palestinien et souhaitons coopérer avec toutes les parties en jeu pour ranimer la Feuille de route. 

M. PAPA LOUIS FALL, Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a déclaré que les faits nouveaux sur le terrain ne sont pas propices a la reprise du processus politique et vont à l’encontre du droit international. Israël poursuit sans relâche sa politique d’implantation de colonies de peuplement, développant les colonies existantes et en créant de nouvelles. Le mur de séparation est un exemple de cette politique de colonisation. La Feuille de route a suscité de nombreux espoirs, notamment parmi les Palestiniens et Israéliens ordinaires qui rêvent d’un retour à une vie normale. Notre Comité soutient la Feuille de route qui constitue un outil pratique devant permettre l’application des résolutions des Nations Unies sur cette question. Je vous encourage à apporter votre soutien à cette initiative. En maintenant votre position de principe en faveur des droits inaliénables du peuple palestinien, vous contribuerez à ce que le plan ne s’écarte pas de son objectif final déclaré, à savoir deux Etats, Israël et Palestine, souverains, indépendants, démocratiques et viables vivant dans la paix et la sécurité.

Il vous faut peser de tout votre poids et coopérer avec vos partenaires partageant les mêmes aspirations. Seule une action concertée permettra d’obtenir des résultats tangibles. Le Comité directeur de cette conférence pourrait à cet égard jouer un rôle important et devrait envisager des mesures concrètes de coopération. De notre côté, notre comité est disposé à appuyer toutes les propositions sérieuses visant à mobiliser et coordonner les efforts en vue d’un règlement pacifique de la question de Palestine. Le Comité doit organiser d’autres rencontres et la Chine a accepté d’accueillir à Beijing à la mi-décembre 2003, la Réunion des Nations Unies pour l’Asie sur la question de Palestine. 

Source : ONU