Mesaa al khair [Bonsoir].

Je suis Paul Bremer, l’administrateur de l’autorité provisoire de la
coalition.

Ma première priorité reste, comme toujours, la sécurité : mettre tout
en œuvre pour garantir la sécurité dont l’Irak a besoin pour se
reconstruire. Ceux qui s’opposent au progrès en Irak savent qu’ils
sont du côté des perdants. Leur cible, c’est vous, la population
irakienne, et les services de base tels que la distribution d’eau et
d’électricité, dont vous avez besoin. Si vous avez des informations
sur ces renégats, vous devriez en faire part à un membre civil ou
militaire de la coalition. Nous les avons déjà touchés sérieusement et
nous comptons bien les battre définitivement.

Notre deuxième priorité est de relancer l’économie afin de créer de
l’emploi pour vous. À cet égard, j’ai quelques annonces importantes à
faire.

Tout d’abord, je viens d’approuver le budget irakien pour le reste de
cette année. C’est une étape très importante dans notre entreprise
visant à remettre l’Irak et les Irakiens au travail.

Ces dernières semaines, les responsables de la coalition ont travaillé
énormément avec les responsables irakiens dans tous les ministères
d’État afin d’élaborer un budget qui sera utile au peuple irakien. Les
hauts dignitaires, qui avaient l’habitude de voler la plupart des
ressources de l’Irak et d’utiliser à mauvais escient le peu qui en
restait, sont partis. Toutes les ressources de l’Irak seront désormais
utilisées pour vous, le peuple irakien, et en faveur de projets dont
vous profiterez directement. Ce budget permettra aux ministères
d’affecter de l’argent à d’importants projets. De nombreuses
entreprises publiques seront à nouveau en mesure de fonctionner
normalement.

Ce budget alloue près de 9.000 milliards de dinars à des projets clés
et aux principaux défis qu’ils engendrent. Un peu plus de la moitié de
cet argent proviendra des revenus du pétrole. La politique de la
coalition prévoit en effet que le pétrole irakien doit profiter au
peuple irakien dans son ensemble. J’ajouterais que le gouvernement des
États-Unis apporte également sa pierre à l’édifice en affectant 4.500
milliards de dinars dans la reconstruction de l’Irak.

L’objectif principal de ce budget est d’améliorer les conditions de
vie de tous les Irakiens.
Certains des principaux domaines concernés sont les suivants : Projets
dans les domaines de la sécurité et de la justice : budget évalué à
environ 350 milliards de dinars.

Amélioration des installations électriques : budget évalué à environ
440 milliards de dinars.
Dépenses affectées à la construction et à la reconstruction : budget
évalué à près de 385 milliards de dinars.
Améliorations en matière de santé publique : budget évalué à environ
315 milliards de dinars.
Amélioration des systèmes de distribution d’eau et d’égouttage :
budget évalué à près de 110 milliards de dinars ; et
Dépenses en matière de télécommunications : budget évalué à 225
milliards de dinars.

L’ensemble de ces programmes aura une incidence considérable sur vos
conditions de vie. Certaines mettront toutefois du temps pour prendre
leur effet. En travaillant ensemble, nous devrons donc faire preuve
d’un peu de patience. Je tiens également à répéter que tout cet argent
sera dépensé en toute transparence afin que le peuple irakien sache à
tout moment à quoi il est affecté. Pour la première fois, vous saurez
ce qu’on fait de votre argent.

Deuxièmement, je tiens à annoncer aujourd’hui qu’au nom du peuple
irakien, la coalition va imprimer et distribuer de nouveaux billets de
banque pour tous les Irakiens. Les Irakiens ont besoin de billets qui
sont à la fois d’excellente qualité et faciles à utilise. Ni les
dinars appelés « Saddam », en circulation dans pratiquement l’ensemble
du territoire, ni la monnaie nationale officielle (ou le dinar « 
suisse »), toujours utilisé dans certaines parties du nord de l’Irak,
ne conviennent. Les dinars « Saddam » sont de piètre qualité, et ne
circulent, dans la pratique, que dans deux coupures, à savoir le
billet de 250 dinars et celui de 10.000 dinars, ce qui les rend très
difficiles à utiliser. Le dinar « suisse », bien que de meilleure
qualité, est tellement vieux qu’il tombe littéralement en morceaux
dans les mains des gens.

Partout où je suis passé ces dernières semaines, les Irakiens m’ont
fait part de ce problème. J’ai donc consulté les responsables
économiques et politiques irakiens afin de trouver une solution. La
solution qui s’est imposée est de faire imprimer de nouveaux billets
de banque. Le 15 octobre prochain, le peuple irakien disposera de
nouveaux billets en dinar. Ceux-ci remplaceront les dinars « Saddam »
actuels de manière parfaitement égale : un nouveau dinar irakien aura
en effet la même valeur qu’un dinar « Saddam ». Par contre, le nouveau
dinar remplacera le dinar « suisse » à concurrence de 150 nouveaux
dinars pour un dinar suisse. Cette différence de taux reflète la
différence de prix, exprimée en monnaie locale, dans les différentes
parties du pays. Pour la première fois en 12 ans, tous les Irakiens
utiliseront à nouveau un seul type de billets de banque.

Nous n’avons pas créé une nouvelle monnaie pour l’Irak. Seul un
gouvernement irakien souverain pourrait prendre cette décision. Nous
nous sommes donc inspirés du modèle de l’ancien dinar officiel (le
dinar « suisse »). Il n’y aura toutefois pas de confusion possible
entre le dinar suisse et les nouveaux billets, étant donné que leur
couleur et leur coupure diffèreront. Laissez-moi vous montrer un
exemple [il montre la diapositive]. Les nouveaux dinars seront
imprimés dans une gramme complète de coupures, à savoir, en billets de
50, 250, 1.000, 5.000, 10.000 et 25.000. Ils seront de meilleure
qualité et auront une durée de vie plus longue. Ce sera très compliqué
de les copier. Ce seront donc des billets dans lesquels les Irakiens
pourront avoir entière confiance.

Ces nouveaux billets seront disponibles le 15 octobre. D’ici-là, vous
n’avez rien à faire. Le moment venu, nous vous donnerons toutes les
instructions pratiques nécessaires pour échanger vos vieux billets
contre les nouveaux. Après le 15 octobre, vous aurez trois mois pour
échanger vos anciens billets contre des nouveaux, vous ne devrez donc
pas vous précipiter. Il y aura beaucoup de nouveaux billets. Vous ne
devrez pas non plus retirer de l’argent de vos comptes en banque pour
recevoir de nouveaux billets : la transition se fera automatiquement
pour vous.

Ces deux nouveaux changements démontrent que la coalition, en
collaboration avec les Irakiens à tous les niveaux, est déterminée à
améliorer l’économie de ce pays et les conditions de vie de tous ses
habitants.
Shakran [Merci].

Source : département d’État