Le Premier ministre palestinien, Ahmed Qureih, aurait présenté sa démission au président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat. Les négociations pour la formation de son gouvernement ont finalement échoué sur le cas de Nader Youssef, qui devait devenir ministre de l’Intérieur malgré l’opposition de Yasser Arafat.
Le Conseil Législatif Palestinien, qui devait finalement se prononcer au travers d’un vote de confiance sur la composition du gouvernement d’urgence d’Ahmed Qureih, en réponse aux exigences de Nader Youssef, a finalement reporté sa décision, sensée intervenir jeudi 9 octobre 2003 au matin, en raison d’arguments politiques de dernière minute.
Le speaker du Conseil Législatif, Ibrahim Abu al-Najar, a indiqué que différents scénarios se bousculaient, et s’est excusé auprès des parlementaires pour le dérangement. Apparemment, l’agenda du gouvernement d’Ahmed Qureih n’était pas encore défini, alors que le Conseil Législatif devait se fonder sur son contenu pour accorder, ou non, sa confiance.
Ce vote devait permettre au gouvernement d’urgence de devenir un gouvernement restreint normal, permettant ainsi à Ahmed Qureih de l’étoffer à l’avenir.
Ce dernier a affirmé, mercredi 8 octobre, que la principale mission de son agenda consisterait à reprendre le contrôle de la rue palestinienne. Il a néanmoins rappelé qu’il n’avait pas l’intention de rentrer dans un conflit frontal avec les groupes d’opposition tels que le Hamas.
Nasser Youssef a rencontré le même jour le Premier ministre palestinien, avec lequel il s’est mis d’accord sur un plan d’action initial pour les services de sécurité qu’il aura sous son contrôle. D’après des sources palestiniennes citées par Ha’aretz, Youssef devait, selon ce plan, se focaliser au départ sur la Cisjordanie, avant de s’occuper, dans un deuxième temps, de la bande de Gaza.
Ces mêmes sources ont indiqué au quotidien israélien que la plupart des efforts de Youssef devaient être, au départ, dévolues à une prise de contrôle des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa, la branche militaire du Fatah, avant de s’attaquer, dans un deuxième temps, au Hamas et au Jihad islamique, qui fonctionnent actuellement comme des milices indépendantes.
Nasser Youssef se heurtait déjà aux dissensions internes multiples, au sein des services de sécurité. Outre le fait qu’une partie d’entre eux est directement contrôlé par Yasser Arafat, il existe également des agences, telles que le Service de Sécurité Préventive de Gaza, qui restent loyales au prédécesseur de Youssef au ministère de l’Intérieur, Mohammed Dahlan.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« PLC lawmakers : Vote on Qureia’s emergency cabinet delayed », par Arnon Regular, Ha’aretz, 9 octobre 2003.