Monsieur le Président,
Chers participants à la séance,

Je suis sincèrement reconnaissant de votre invitation et de la possibilité d’intervenir au forum de l’organisation internationale aussi importante et influente.

Je voudrais surtout remercier Monsieur Mahathir Mohammad, Président du sommet, Premier Ministre de la Malaisie. Et, profitant de l’occasion, je veux le féliciter de la haute appréciation qu’on vient de lui accorder pour son apport aux études et aux recherches de l’islam.

Nous savons que la majorité écrasante des pays-membres de l’organisation a soutenu notre initiative sur le développement des relations avec l’OCI. Et nous n’y voyons pas qu’un geste, mais une décision perspicace et stratégique.

Je suis persuadé que la participation de la Russie va non seulement compléter la brillante palette de l’Organisation, elle ajoutera à son travail de nouvelles possibilités, apportera le poids et la voix de l’importante opinion musulmane russe. De la communauté qui ne se sépare plus de la communauté internationale des musulmans et qui est prête à la fructueuse participation à sa vie spirituelle, culturelle, politique.

Au cours de plusieurs siècles, la Russie en tant que pays eurasiatique, possède des liens traditionnels, naturels, avec le monde islamique. Dans notre pays vivent historiquement des millions de musulmans, et ils estiment que la Russie est leur patrie. Les noms des peuples musulmans sont présents dans la géographie des territoires qui font partie de la Fédération de Russie. Et aujourd’hui ici, dans cette salle, notre délégation comprend des dirigeants des sujets de la Fédération de Russie, dans lesquels la population musulmane fait traditionnellement la majorité.

Je dois aussi noter que la décennie passée est devenue l’époque de la renaissance de la vie spirituelle des musulmans de la Russie. Après plusieurs décennies d’interdictions de l’enseignement religieux, chez nous fonctionnent actuellement plus de 100 medersas et autres établissements d’études religieux. Si en 1991 en Russie il y avait 870 mosquées, aujourd’hui, leur nombre dépassé déjà 7 000.

Et nous sommes reconnaissants aux pays de l’OCI, aux autres partenaires étrangers - reconnaissants à tous ceux qui, mus par les bonnes intentions et l’âme ouverte, ont aidé leurs coreligionnaires en Russie, ceux qui ont participé à l’édification et à la restauration des mosquées, à l’organisation du hadj, participé à la réalisation des programmes d’enseignement, culturels et autres programmes humanitaires dans notre pays.

Chers participants à la séance,

L’histoire même de la Russie dément les idées toujours en cours du conflit infranchissable entre les civilisations.

Vous savez que tout au long du ÑVÑVe siècle, la Russie a soutenu beaucoup de vos pays dans leur mouvement à l’indépendance nationale. Elle a accordé à ces pays toute l’aide possible, pratique dans le devenir des bases industrielles et de l’infrastructure sociale.

La Russie moderne développe aussi activement les contacts avec la majorité des États représentés dans l’audience, poursuivant dans le fond les traditions mutuellement avantageuses de longue date de la coopération et d’un profond respect mutuel.

Chers membres de l’Organisation,

Nous saluons le fait que l’OCI construit son activité sur les principes universels de la non-ingérence dans les affaires intérieures et le respect de l’intégrité territoriale des États souverains. Se prononce contre l’usage de la force et pour le règlement des conflits par des moyens pacifiques. Je voudrais souligner : la politique étrangère russe se guide sur les mêmes principes.

La Russie, comme la majorité des États islamiques ici présents, se prononce pour la consolidation du système de droit international, le rôle coordonnateur central de l’ONU dans le règlement des problèmes internationaux. Et nous sommes persuadés de pouvoir, par les efforts conjoints, nous opposer plus efficacement à l’évolution des événements dans le monde selon les scénarii défavorables. Les scénarii qui génèrent de nouvelles dangereuses lignes de séparation.

La Russie en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU et de plusieurs autres institutions multipartites est prête à contribuer à ces efforts constructifs et à obtenir consécutivement l’assise, dans les rapports internationaux, des principes de confiance, de coopération et de compréhension.

Parmi plusieurs menaces modernes, une des plus dangereuses serait l’attisement des conflits interethniques et interconfessionnels. Je remarquerai que les tentatives de faire entraîner la communauté internationale dans ce conflit dans le fond artificiel, existent et à l’Occident, et en Orient.

Les uns, se parant de slogans religieux, effectuent de fait une agression armée contre leurs frères et alliés, luttent contre les autorités légitimes, provoquent le séparatisme, font du terrorisme.

Les autres mettent cette situation à profit de leurs buts lucratifs en tant qu’instrument de la pression politique pour atteindre leurs propres objectifs, qui n’ont rien à voir ni avec les intérêts de l’islam, ni avec la protection des droits de l’homme, ni avec le droit international en général.

Nous affrontons des exemples pareils chez nous en Russie à l’exemple de la République Tchétchène.

Je suis reconnaissant à l’Organisation de la conférence islamique et à la Ligue des États arabes qui ont envoyé leurs observateurs aux élections du Président de la Tchétchénie. Je veux assurer tous les ici présents que nous allons continuer d’augmenter les efforts de stabilisation politique dans la république en utilisant toutes les forces politiques et dans l’intérêt de tous les habitants de la Tchétchénie.

En ce qui concerne une des menaces les plus graves du monde contemporain - le terrorisme - la position de la Russie est consécutive et claire : il ne faut pas amalgamer le terrorisme avec une religion, une tradition culturelle ou un mode de vie. Je dois dire que, sur l’exemple de la Russie, les tentatives des terroristes de provoquer dans notre pays la phobie de l’islam, ont finalement essuyé un échec complet.

Je voudrais déclarer en toute responsabilité devant cette audience : pour les citoyens de notre pays, les musulmans russes font partie indissoluble, pleine et entière du peuple multiethnique et multiconfessionnel la Russie. Et nous voyons dans cette harmonie interreligieuse la force du pays. Voyons son patrimoine, sa richesse et son avantage.

Estimée audience,

La Russie - en tant que puissances eurasiatique unique - a toujours joué un rôle spécial dans la construction des relations entre l’Orient et l’Occident.

Et je suis persuadé que notre interaction dans le cadre de l’OCI peut aujourd’hui encore devenir un élément importantissime d’un monde juste et sûr. Elle est capable d’assurer un terrain pour le règlement sans conflits de plusieurs problèmes internationaux et régionaux.

L’alliance de nos ressources financières, technologiques et humaines est capable de devenir un facteur réel de la politique mondiale, le début de la percée sur plusieurs pistes de l’économie mondiale.

Je suis persuadé - cela répond pleinement tant aux intérêts de nos peuples qu’aux valeurs humanistiques que prêchent toutes les religions mondiales, y compris l’islam.

Je crois qu’il est utile de se le rappeler aujourd’hui. Dans les jours où tous les musulmans, toute l’Oumma, attendent la venue du mois sacré de ramadan.

Je veux souhaiter : qu’il devienne le temps de la paix, qu’il soit rempli des affaires pieuses, des soucis des proches et de la compassion aux miséreux.

Merci pour votre attention.