Le Liban maintient son opposition au projet d’implantation des réfugiés palestiniens dans leur pays d’accueil

Le Liban continue de s’opposer à l’idée d’une implantation sur son sol des réfugiés palestiniens, proposée la semaine passée par une membre du Congrès états-unien. Le ministre de l’Information, Michel Samaha, a ainsi déclaré que, « si une loi visant à confirmer l’implantation des réfugiés palestiniens dans les pays d’accueil passe, cela veut dire qu’ils [les États-Unis] veulent occulter la résolution 194 de l’Onu, comme ils ont occulté la souveraineté et l’indépendance du Liban par le biais du Syria Accountability Act ».
Selon lui, les États-Unis « œuvrent, de concert avec le lobby sioniste, à mettre un terme à la mission de l’Unrwa, en mettant les réfugiés sous la tutelle du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés ».
Pour Michel Samaha, la mission première du HCR est de prendre soin des réfugiés dans le monde « et de les aider à s’intégrer dans les sociétés auprès desquelles ils ont trouvé refuge ». Ce qui veut dire, a-t-il ajouté, que le HCR « doit faire en sorte que ces réfugiés puissent bénéficier de la nationalité du pays d’accueil qui les a reçus pendant plus de quatre ou cinq ans ». Ce qui implique, a-t-il renchéri, « la dissolution de l’identité palestinienne : c’est un sujet très grave, la proposition de loi est très grave », a prévenu le ministre de l’Information.
Le chef du Parlement, Nabih Berry, a lui envoyé un message aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat français, aux présidents de la Chambre des communes et de la Chambre des lords britanniques, ainsi qu’au président du Parlement européen dans lequel il met en garde contre les dangers de l’implantation des réfugiés palestiniens dans les pays d’accueil.

[CONTEXTE] L’UNRWA, l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient, rencontre depuis quelques mois les pires difficultés à trouver des financements et se trouve contraint de restreindre de manière drastique son assistance aux populations palestiniennes. Seuls 45 % des financements promis en 2001 ont été payés par les pays membres.