Il y a une semaine, suite à un sondage démontrant que les Américains soutenaient de moins en moins la guerre en Irak, le Weekly Standard, le journal des néo-conservateurs, publiait les détails d’un rapport secret démontrant les liens entre l’Irak et Al Qaïda. Ce rapport écrit par l’idéologue néo-conservateurs Douglas Feith et présenté à la commission des renseignements du Sénat défend, a posteriori, l’une des thèses de l’administration Bush avant guerre.
Cette publication montre sans doute le désespoir de l’administration Bush dans sa tentative pour obtenir le soutien de la population mais elle est avant tout un abus de la confiance que lui ont fait les Américains depuis le 11 septembre. Cela passe par une exploitation des médias grâce à de fausses fuites et à des relais bien implanté dans la presse. Donald Rumsfeld a ignoré toutes les pratiques habituelles empêchant le détournement des informations issues des services de renseignements en court-circuitant ces derniers grâce au travail de Feith.
Celui-ci a également réalisé des rapports sur les liens entre Al Qaïda, la famille royale saoudienne et les services de renseignement pakistanais, mais comme la position de la Maison Blanche était de faire de l’Irak le centre de sa guerre au terrorisme, ce fut l’Irak. Cela ne marche pas car 79 % des Américains ne s’estiment pas plus en sécurité suite à la guerre. Il n’y a pas de liens entre l’Irak et Al Qaïda et nous avons mené une mauvaise guerre.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« ’Evidence’ for Link Is Administration Ploy », par Christopher Scheer, Los Angeles Times, 26 novembre 2003.