La Turquie tente de mettre un nom sur les attentats qui ont secoué le pays, faisant 55 morts et 750 blessés au total, les 15 et 20 novembre 2003. L’enquête telle qu’elle est décrite par la presse turque aurait réussi à identifier le commanditaire des attaques : il s’agirait du Jordanien Abou Moussab al-Zarkaoui, un haut responsable présumé du réseau terroriste Al Qaïda.
Selon le quotidien Hurriyet, ce dernier dirigerait, dans le sud-est de la Turquie, une région à majorité kurde, le groupe Hizbullah turc (différent du Hezbollah chiite libanais), ainsi que l’organisation Beyyat al Imam (l’Union des imams), créée récemment « sous l’égide d’Al Qaïda ». Il s’agirait d’une figure connue par les services de sécurité turcs, qui s’est entraînée jusqu’en 2001 dans les camps d’entraînement du réseau d’Oussama Ben Laden au Pakistan et en Afghanistan.
La presse turque a annoncé également, jeudi 27 novembre 2003, que les quatre kamikazes avaient été identifiés grâce à des analyses ADN. Ces analyses auraient permis aux services de renseignements turcs d’établir plusieurs similitudes entre les quatre kamikazes, comme leur passage en Tchétchénie et en Bosnie, et leur appartenance aux organisations IBDA-C, groupuscule islamiste turc qui a revendiqué les attaques, et Hizbullah.
Le ministre de la Justice, Cemil Cicek, cité par le journal Milliyet, a affirmé que les auteurs des attentats comme leurs complices ont été identifiés. « Leurs liens avec l’étranger sont avérés, ils allaient et venaient entre la Turquie et Al Qaïda, parmi eux figurent des gens d’origine tchétchène », selon M. Cicek.

Source
L&8217;Orient Le Jour (Liban)

« Terrorisme - Le ministre de la Justice évoque la piste tchétchène », L’Orient Le Jour, 26 novembre 2003.