Jacques Chirac se fout de la dictature en Tunisie, de sa police politique, de ses médias bâillonnés, de sa justice aux ordre, de ses syndicats au pas et de son président à vie. La France, l’Occident, les grands médias et le monde entier regardent ailleurs. Le monde regarde Ramallah, Kaboul ou Bagdad et l’Occident se moque des malheurs des Tunisiens et soutient Ben Ali, classant ses bavures « affaires internes tunisiennes ».
Chirac estime que la Tunisie n’a d’avenir qu’avec Ben Ali, sa dictature molle, sale, douce et pépère subie par des Tunisiens qui ont perdu leur capacité de résistance. Pourtant, malgré l’absence d’image et de reportages et le fait qu’on ne donne plus la parole à ceux qui souffrent, certains bougent en Tunisie.

Source
Libération (France)
Libération a suivi un long chemin de sa création autour du philosophe Jean-Paul Sartre à son rachat par le financier Edouard de Rothschild. Diffusion : 150 000 exemplaires.

« La Tunisie, Chirac s’en fout », par Taoufik Ben Brik, Libération, 2 décembre 2003.