Les États-Unis importeront 25 % de leur pétrole d’Afrique en 2015, mais il n’est pas sûr qu’ils y exporteront la démocratie en retour. Cela dépendra en partie de la façon ils se comporteront en Angola.
Bien que ce pays produise près d’un million de barils par jour, la vaste majorité de la population vit dans la misère tandis que ses dirigeants vivent dans l’opulence. Les États-Unis ont versé 100 millions de dollars d’aide humanitaire, mais c’est insignifiant comparé aux montants détournés par les gouvernants angolais, estimés par le FMI à un milliard de dollars par an ; une somme qui aurait pu aider la population, mais qui a au contraire alimenté la guerre civile. Pourtant, les États-Unis restent muets sur l’usage de l’argent du pétrole et préfèrent entretenir de bons rapports avec le président angolais Dos Santos.
Aujourd’hui, 60 % du pétrole angolais est pompé par Chevron Texaco et la moitié est exportée aux États-Unis. La quantité extraite pourrait doubler en cinq ans, mais la CIA estime que ces nouveaux bénéfices développeront la corruption plutôt que l’économie. Il faut que l’administration Bush détrompe l’agence en incitant l’Angola à aider sa propre population, en soutenant les médias indépendants et en obligeant les compagnies pétrolières à rendre public le prix payé à l’Angola pour le pétrole.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« Can Profits Promote Democracy in Africa ? », par Daphne Eviatar, New York Times, 4 décembre 2003.