Le Commonwealth regroupe 1,7 milliard d’habitant soit 30 % de la population mondiale. Cette organisation devrait défendre les Droits de l’homme. Après avoir pris position contre l’apartheid, il est normal qu’elle s’oppose à la politique de Robert Mugabe. Cependant, il serait souhaitable que les autres membres soient également jugés pour leur non-respect des Droits de l’homme et des libertés fondamentales.
On note en effet, depuis le déclenchement de la « guerre au terrorisme » des abus dans le domaine des libertés et il semble que cette guerre serve d’excuse. Ainsi, en Inde, la police a vu ses pouvoirs augmenter considérablement et elle peut détenir des « suspects politiques » pour une durée de six mois sans procès. Le Royaume-Uni est le seul pays d’Europe à déroger à la Convention européenne des Droits de l’homme avec le Anti-terrorism, Crime and Sécurity Act grâce auquel il détient 14 personne sans procès sur la foi de preuves classées secrètes et auxquelles les détenus n’ont même pas eu accès. L’Australie a réformé son système de droit d’asile et désormais les réfugiés attendent dans des camps de rétention. On put aussi ajouter les exemples de la Jamaïque et des Bahamas qui pratiquent couramment la peine de mort, du Nigeria où on pratique la lapidation et de l’Ouganda où la torture est endémique.
Les sanctions ne feront évoluer le Zimbabwe que s’il a réellement l’impression d’être condamné par le Commonwealth pour ses violations des Droits de l’homme.

Source
The Guardian (Royaume-Uni)

« Why pick on Robert Mugabe ? », par Kate Allen, The Guardian, 5 décembre 2003.