Déclaration conjointe à la presse du Secrétaire général de l’OTAN et de la Présidence de l’UE Réunion ministérielle OTAN-UE

Les Ministres des affaires étrangères des pays membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord et de l’Union européenne se sont réunis aujourd’hui à Bruxelles pour faire le point sur les relations, devenues plus étroites, entre l’OTAN et l’UE.

Depuis notre dernière réunion, tenue à Madrid le 3 juin 2003, nous avons encore développé le partenariat stratégique entre les deux organisations. Le parachèvement des arrangements "Berlin Plus", prévoyant l’accès aisé de l’UE aux moyens et capacités collectifs de l’OTAN, a permis de lancer, le 31 mars, l’opération Concordia dirigée par l’UE. Au mois de septembre, l’OTAN a accordé son soutien à cette opération, qui doit prendre fin le 15 décembre 2003. Nous avons l’intention de procéder, une fois l’opération terminée et après restitution des moyens et capacités de l’OTAN, à une comparaison de nos constatations et à des échanges de vues sur les enseignements tirés de cette première opération menée dans le cadre des arrangements "Berlin Plus".

Nous restons déterminés à continuer de progresser en nous appuyant sur les succès que nous avons remportés en commun en œuvrant ensemble dans les Balkans occidentaux. Nous avons une vision commune de l’avenir des pays concernés : une stabilité qui se maintient d’elle-même, fondée sur des structures gouvernementales démocratiques et efficaces et sur une économie de marché viable, et qui permette de se rapprocher encore des structures européennes et euro-atlantiques. Le "Cadre d’un dialogue OTAN-UE renforcé et d’une approche concertée sur la sécurité et la stabilité dans les Balkans occidentaux", que les deux organisations ont approuvé le 25 juillet 2003, constitue le socle de nos entreprises conjointes. Nous attendons avec intérêt que des consultations s’engagent sur la Bosnie-Herzégovine. A titre de première mesure, les pays de l’Alliance évalueront les options relatives à la taille et à la structure futures de la SFOR, y compris la possibilité de mettre un terme à sa mission d’ici à la fin 2004 et la transition éventuelle vers une nouvelle mission de l’UE dans le cadre des arrangements "Berlin Plus" et vers un nouveau QG de l’OTAN à Sarajevo.

Nous avons achevé avec succès notre tout premier exercice conjoint de gestion des crises, le CME/CMX 03, qui s’est tenu du 19 au 25 novembre 2003. Cet exercice reposait sur nos dispositions permanentes relatives à la consultation et à la coopération en temps de crise et sur d’autres éléments pertinents des arrangements "Berlin Plus", l’accent étant mis sur la façon dont l’UE planifie - au niveau politico-militaire stratégique - une éventuelle opération dirigée par l’UE faisant appel à des moyens et capacités de l’OTAN, au cas où l’Alliance dans son ensemble n’est pas engagée.

Nous sommes unis dans notre condamnation de l’escalade des attentats terroristes perpétrés contre nos pays. A notre réunion d’aujourd’hui, nous avons eu des discussions sur la lutte contre le terrorisme et sommes convenus de développer une coopération plus étroite dans ce domaine, prenant d’abord la forme d’un séminaire sur le terrorisme qui sera coparrainé par l’OTAN et l’UE. Nous examinerons également comment améliorer la coordination pour traiter la question de la prolifération des armes de destruction massive.

Il est absolument prioritaire que l’OTAN comme l’UE développent des capacités militaires efficaces. Le Groupe OTAN-UE sur les capacités a pour principal objectif d’assurer de façon cohérente et transparente, et par des efforts se renforçant mutuellement, le développement de capacités correspondant à des besoins que les deux organisations ont en commun. Ce groupe a eu récemment des discussions sur la façon d’assurer la cohérence entre les activités menées dans le cadre du Plan d’action européen sur les capacités (ECAP) et de l’Engagement capacitaire de Prague (PCC), ainsi que sur le renforcement mutuel entre la Force de réaction de l’OTAN et les éléments de réaction rapide de l’UE, dans le plein respect de l’autonomie de l’UE et de l’OTAN.

L’OTAN et l’Union européenne ont des intérêts stratégiques en commun. En œuvrant de concert afin d’atteindre les mêmes objectifs stratégiques, les deux institutions vont renforcer la sécurité et la stabilité en Europe et au-delà. Dans le nouveau contexte stratégique du XXIe siècle, il est plus important que jamais que l’OTAN et l’UE soit unies par un partenariat étroit fondé sur la confiance.