Le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, sera à Washington cette semaine. Il tentera de convaincre George W. Bush de faire pression sur Taiwan afin que celle-ci ne change pas sa constitution qui proclame que son gouvernement est celui de toute la Chine. Le mythe de la légitimité des gouvernements de Taipei sur la Chine continentale a disparu dans les années 90 quand les Taiwanais ont commencé à prendre l’ascendant politiquement sur les immigrés qui avaient suivi Tchang Kai-check.
On pourrait penser que Pékin se réjouirait que Taipei renonce à réclamer le contrôle de la Chine, mais ce n’est pas le cas car la réforme constitutionnelle ouvre la voie à l’indépendance de l’île qui ne serait plus une partie de la République de Chine. Les États-Unis suivent également une politique qui présente la Chine comme unie avec Pékin comme capitale depuis la présidence de Jimmy Carter. Toutefois, nous avons continué d’entretenir des liens avec Taiwan et nous avons même adopté une loi, le Taiwan Relations Act, selon laquelle les États-Unis estiment qu’un changement de statut de l’île doit être pacifique et négocié.
Le Premier ministre chinois veut que nous empêchions Taiwan de devenir indépendante, mais le président doit lui rappeler notre loi et réaffirmer que nous considérons que toute pression sur Taiwan est une menace pour la paix qui implique automatiquement les États-Unis. Il faut que la Maison Blanche invite plutôt Pékin à négocier avec Taipei.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« U.S. Is Caught Between Two Governments Glaring Across a One-China Policy », par Harvey Feldman, Los Angeles Times, 8 décembre 2003.