En avril, alors que Bagdad tombait et que les soldats américains entamaient la recherche des armes de destruction massive, les agents fédéraux ont trouvé des agents chimiques mortels dans l’est du Texas, à Noonday. Le stock comprenait une bombe capable de tuer des milliers de personnes, des textes antigouvernementaux et néonazis, des armes illégales, demi-million de cartouches et plus d’une centaine d’explosifs. Les quatre responsables attendent leurs procès, mais il serait illusoire de penser qu’ils sont isolés.
En effet, le terrorisme domestique est une vraie menace et a ses réseaux ; Ainsi, Eric Rudolph, accusé d’avoir fait exploser une bombe dans une clinique pratiquant des avortements et une lors des Jeux olympiques de 1996, a bénéficié de l’aide de l’Army of God, un réseau extrémiste anti-avortement, et du mouvement Christian Identity, dont les membres croient que les juifs sont les enfants de Satan, les non-blancs des sous-hommes et que les chrétiens anglo-saxons sont les descendants de la tribu perdue d’Israël. James Kopp, jugé coupable d’avoir abattu un médecin, a lui aussi eu des liens avec l’Army of God. Matthew Hale, fondateur de la World Church of the Creator, un groupe prônant la suprématie blanche, a été arrêté pour avoir appelé au meurtre d’un juge fédéral. Enfin, Rafael Davila, ancien officier de renseignement de la Garde nationale a été arrêté alors qu’il allait confier des documents classifiés à des mouvements racistes.
Malgré le danger que représente ces groupes, le FBI et le département à la Sécurité de la Patrie consacrent peu de fonds et d’efforts à lutter contre eux. L’arrestation de Rudolph s’est faite par hasard et la découverte du stock d’armes au Texas, contrairement à ce qui est fait quand un membre d’Al Qaïda est arrêté, n’a donné lieu à aucune déclaration d’John Ashcroft. Pourtant, Oklahoma City a montré qu’ils étaient extrêmement dangereux et le 11 septembre que quelques personnes déterminées pouvaient commettre des crimes terribles.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« Our Enemies at Home », par Daniel Levitas, New York Times, 13 décembre 2003.