Le chef des services de sécurité israéliens affirme que l’Iran menace de se servir des Arabes israéliens comme d’une « cinquième colonne » contre Israël

Au cours de la conférence Herzliya, sur la sécurité et la force d’Israël, le directeur des services de sécurité israéliens du Shin Bet, Avi Dichter, a qualifié l’Iran de « pays terroriste n°1 dans le monde ». Il a incité le gouvernement à construire le mur en Cisjordanie le plus rapidement possible, et a admis que les services de sécurité, notamment le Shin Bet, n’avaient pas réussi à assurer aux Israéliens « la "combinaison de protection" qu’ils méritent ».
Dans son discours, il a également mis en garde contre la « menace stratégique » potentielle que font peser les terroristes juifs, qui d’après lui rêvent de détruire les mosquées du Mont des Temples. Une telle démarche mènerait à la confrontation entre les 13 millions de juifs dans le monde et le milliard de musulmans.
Déplorant le niveau insuffisant de sécurité garanti par les services israéliens, il a ajouté qu’il était crucial d’accélérer la construction de la « clôture de sécurité » selon le tracé établi par le gouvernement, bien que des enclaves regroupant des villages palestiniens puissent être découpées par le projet : « Les réserves autour de tel ou tel village arabe doivent être repoussées à plus tard. En d’autres termes : "la clôture maintenant, les enclaves plus tard" ».
D’après lui, les tronçons de la clôture construits ont déjà démontré que cette ouvrage sauve des vies.
Avi Dichter s’est ensuite appliqué à faire de l’Iran une menace pour Israël, en disant que le régime de Téhéran « peut être défini, précisément et clairement, comme l’État terroriste n°1 dans le monde. (…) Les Iraniens agissent contre Israël par plusieurs canaux afin de frapper à la fois Israël et les intérêts israéliens dans le monde entier », a-t-il poursuivi en citant l’attentat perpétré en 1994 à Buenos Aires contre un centre culturel juif qui avait fait 85 morts et plus de 200 blessés. Il a été attribué par les dirigeants « argentins et juifs » au Hezbollah et au gouvernement iranien, des accusations rejetées par Téhéran.
Aujourd’hui, selon Dichter, l’Iran s’attaque à Israël non seulement en finançant le Hezbollah et les militants palestiniens, mais également en recrutant les citoyens arabes israéliens : « La troisième manière [de s’en prendre à Israël], qui est potentiellement la plus dangereuse pour nous, est que l’Iran a désigné les Arabes israéliens comme une cinquième colonne potentielle qu’il peut exploiter ». En tout, 120 arabes vivant à Jérusalem-est seraient impliqués dans des activités terroristes, dont « 70 % sont des meurtriers ».
Il a également dépeint l’Autorité palestinienne comme un facteur de terrorisme, puisque Yasser Arafat aurait notamment empêché ses services de sécurité de s’attaquer au terrorisme.
Les remarques de cet homme puissant, qui ne s’exprime que très rarement en public, ont cette fois été diffusées par les médias. Jusqu’à une époque récente, l’identité des directeurs des services de sécurité, le Shin Bet et le Mossad, était un secret d’État.