Ceux qui avaient placé leurs espoirs en Vladimir Poutine doivent admettre qu’ils avaient tort. Les résultats des dernières élections en Russie sont le résultat de la prise de contrôle par le Kremlin des médias libres, de la décapitation des partis démocratiques et pro-occidentaux et de l’arrestation ou de l’exil des principales figures du secteur privé. Dans ces conditions, le parti vainqueur est le parti « Unir la Russie », trop souvent traduit par « Russie unie » dans les médias occidentaux, du président russe qui a construit son discours autour du thème de la mère Russie. Le second parti est celui de Vladimir Jirinovski, ultra nationaliste et antisémite. Le troisième, c’est le parti communiste et le quatrième un autre parti nationaliste fondé il y a trois mois et sans doute téléguidé par le Kremlin. Grâce à ces résultats, Poutine a dix voix de plus qu’il ne lui en faut pour amender la constitution.
L’Occident doit faire face désormais à ceux que les Russes appelle les siloviki, les membres de l’ancien appareil militaire et de renseignement soviétique, qui occupent 2000 des 8000 postes clé du pays. Ce groupe est sans doute à l’origine du détournement de 4,8 milliards de dollars de prêt du FMI en 1998 pour financer ses opérations. Aujourd’hui, M. Poutine insiste sur la reconstruction de l’armée russe tout en s’attaquant aux contre pouvoirs. En outre, le président a déclaré qu’il voulait constituer un complexe de défense uni, regroupant les pays de l’ex-URSS.
Les résultats des élections doivent réveiller George W. Bush et Colin Powell et nous devons changer notre politique vis-à-vis de la Russie pour ne pas laisser les forces non-démocratiques se reconstituer.

Source
Washington Times (États-Unis)
Propriété du révérend Sun Myung Moon (Église de l’Unification).

« Scary Russian elections », par Dan Perrin, Washington Times, 18 décembre 2003.