Quand le président George W. Bush se rendra au sommet des Amériques à Mexico, le 12 janvier, il devra réfléchir aux raisons qui ont entraîné une diminution de la bonne volonté vis-à-vis des États-Unis sous sa présidence. Les sondages démontrent que 87 % des latino-américains ont une mauvaise image de la politique de Bush et un tiers une mauvaise image des États-Unis dans leur ensemble.
Cette opposition est alimentée par le refus de la guerre en Irak qui fait consensus dans la classe politique latino-américaine. L’autre sujet de mécontentement est l’opposition de l’administration Bush à la Cour criminelle internationale, une institution soutenue par tous les pays d’Amérique latine, et les pressions de Washington sur chacun de ces pays pour qu’il s’engage à ne jamais traduire un citoyen états-unien devant cette juridiction. Les États-Unis sont allé jusqu’à menacer de suspendre l’aide militaire ou humanitaire et les pays de la région doivent donc choisir entre le respect de la loi, leurs engagements internationaux et leurs bonnes relations avec les États-Unis.
Cette situation est paradoxale quand on entend l’administration Bush faire la promotion de la démocratie et qu’on se souvient de l’effort des États-Unis pour faire adopter la charte démocratique inter-américaine qui pousse tous les gouvernement à maintenir la démocratie dans la région. Cela n’a pourtant pas empêché la Maison-Blanche de ne pas condamner le coup d’État manqué contre Hugo Chavez ou d’entretenir le camp de Guantanamo, tout en reprochant à Cuba de violer les Droits de l’homme. Cette duplicité explique l’attachement des latino-américains aux mécanisme multilatéraux pour renforcer les Droits de l’homme.

Source
International Herald Tribune (France)
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« Discontent with the U.S. south of the border, par José Miguel Vivanco et Daniel Wilkinson, International Herald Tribune, 9 janvier 2004.