Le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, prévoir d’appeler à la tenue d’une conférence de paix internationale, sur le modèle de celle de Madrid en 1991, d’après des informations parues, dimanche 11 janvier 2004, dans le journal koweïtien Al-Qabas, dont rend compte le quotidien israélien Ha’aretz
La conférence de Madrid s’était tenue à l’aube de la première guerre du Golfe et avait marqué la fin de la première intifada. La nouvelle conférence souhaitée par Yasser Arafat viserait à clore le cycle actuel de violence et à initier des discussions sur un accord de statut permanent.
Après en avoir discuté avec les institutions de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), le président palestinien devrait demander à la Ligue arabe d’organiser une réunion de crise pour adopter l’appel à la tenue de cette conférence. La prochaine réunion de la Ligue est prévue pour le 20 mars 2004, à Tunis, mais Yasser Arafat souhaite qu’elle se réunisse plus tôt en session exceptionnelle sur cette question.
D’après des sources palestiniennes anonymes, cette démarche n’a que peu de chances d’aboutir, et notamment de réunir des soutiens. En effet, les factions militantes armées palestiniennes, notamment le Hamas et le Jihad islamique, ne devraient pas soutenir cette initiative, et Yasser Arafat pourrait également avoir à composer avec l’opposition de son propre mouvement, le Fatah.
De plus, toujours selon ces sources, les pays arabes ne seraient pas très enthousiastes à l’idée d’une conférence internationale dans le contexte actuel.
Dans le même temps, le Premier ministre palestinien, Ahmed Qureih, a indiqué, dimanche 11 janvier, qu’il soutenait la solution à deux États, tout en ajoutant qu’il ne s’agissait que d’« une solution parmi d’autres ». Jeudi 8 janvier, il avait reproché à la politique israélienne actuelle de détruire toute chance de mettre en œuvre la solution à deux États, faisant ainsi de l’État binational la seule alternative possible pour « préserver les droits des Palestiniens ».
Au cours de sa visite au pied d’un pan du mur de séparation, il a déclaré qu’il fallait désormais le convaincre que « la solution à deux États reste à l’ordre du jour et est toujours viable, et que la création d’un État palestinien est un projet sérieux » pour Israël et les défenseurs de la Feuille de route. « Nous en appelons (…) aux États-Unis, au président Bush, à l’Europe, à la Russie, aux Nations Unies », a-t-il ajouté, avant de s’interroger, en montrant du doigt le mur de séparation : « Cela laisse-t-il une chance à la création d’un État palestinien ? ».

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Arafat to call for peace conference », par Arnon Regular, Ha’aretz, 12 janvier 2004.