Le Conseil National Electoral (CNE) par la voix de Jorge Rodriguez a annoncé le jeudi 3 de juin que l’estimation du nombre de signatures nécessaires à l’opposition pour convoquer un référendum révocatoire allait être atteint. Quelques minutes plus tard, Enrique Mendoza, leader de l’opposition et directeur de la Coordination Démocratique, s’est empressé de crier victoire diffusée en direct par l’ensemble des médias.

Pourtant ce résultat n’a rien de très glorieux. Selon les chiffres avancés, l’opposition récolterait 2.451.821 signatures, soit 15.738 de plus que les 2.436.083 prévus par l’article 72 de la Constitution pour activer le mécanisme électoral. De plus, cette seconde tentative de convoquer un référendum révocatoire au mandat du président a été marquée par certaines « irrégularités ». Jorge Rodriguez a ainsi dénoncé l’existence dans le Registre Electoral d’environ 15000 morts apparaissant sur les cahiers de « réparations » et dont l’identité fut utilisée lors des collectes de signatures. Ajouté a cela, de nombreuses cartes d’identités falsifiés furent également trouvé pendant les trois jours de collecte.

En fin de soirée, le président Hugo Chávez s’est à son tour exprimé. Rappelant la nécessité de respecter la constitution et le processus démocratique, il a invité le peuple a se rendre aux urnes dans deux mois afin qu’il puisse exprimer concrètement sa volonté. Avec calme et sérénité, Chávez à défier l’opposition de se mesurer au « revocatorio ». « Je dois rappeler qu’ils leur a fallu 7 jours pour réunir 21% des signatures tandis qu’en un seul, 3 700 000 personnes ont voté pour moi. Nous verrons dans deux mois ».

La déclaration du président, depuis le palais de Miraflores, fut également une leçon d’histoire. Prenant les exemples de Bolivar, Sucre, Zamora, les pères fondateurs du Vénézuéla, acteurs de l’indépendance, Chávez a remis en mémoire les luttes pour la démocratie dans le pays. Pour ceux qui l’auraient oublié, il a également rappelé que la constitution bolivarienne du Vénézuéla approuvé en 1999 avait été rédigée afin de réellement donner le pouvoir au peuple et lui permettre d’atteindre une démocratie participative et protagoniste. Le fait de pouvoir révoquer le président de la république a la mi-mandat, si un tiers de l’électorat le demande, est en ce sens un point fondamental jugé indispensable pour respecter la volonté du peuple et éviter toute dérives totalitaires. Sans doute, certains pays habitués à critiquer la figure du président vénézuélien devrait plutôt prendre pour exemple la constitution sur laquelle il s’appuie.

Certes, l’image de l’ex-militaire ne fait pas recette outre-atlantique et encore moins aux Nord du continent Américain quand celui-ci défend les masses en difficultés, mais il faut parfois reconnaître les faits et cesser de vouloir toujours donner des leçons. Premièrement, malgré les pressions internationales légitimant un processus électoral entaché de fraude, le président Chávez demande au peuple d’accepter calmement le résultat et la mise en place du référendum. Acte louable quand on sait que l’ex-président Nord-américain Jimmy Carter, observateur international et premier a juger le processus fiable et légal, avait lui-même il y a quelque années observer les élections frauduleuses au Nicaragua ayant permis au candidat libérale Arnoldo Aleman d’accéder au pouvoir.

De plus, dans cette bataille de chiffre, certains pourrait être mis en avant, même s’il ne sont pas directement lié a une autre bataille, celle du pouvoir. Par exemple, la croissance économique du Vénézuéla a été de 29,8% au ’premier trimestre 2004. Un million d’analphabètes ont appris à lire et écrire en six mois avec la « mission Robinson ». Des milliers de personnes ont aujourd’hui un accès gratuit à la médecine dans les quartiers populaires. Ces avancées sociales et ce développement économique se situent à un autre niveau face aux actions de l’opposition, responsables d’un coup d’Etat, de nombreux morts, d’un sabotage pétrolier aux lourdes conséquences économiques et sociales. Tout ceci appuyé par certaines puissances internationales et les médias aux mains de firmes transnationales.

Le président vénézuélien a montré ce jeudi 3 juin, la véritable figure d’une démocratie participative et protagoniste dont le rôle du chef de l’Etat est de respecter totalement les institutions. Sans doute les médias dominants et l’administration américaine continueront de le présenter comme autoritaire et anti-démocratique mais c’est au peuple qu’il revient de décider qui il souhaite pour le représenter. Dans deux mois les urnes exprimeront sa volonté qui cette fois-ci ne sera plus remise en question.