Le gouvernement vénézuélien prépare sereinement et sérieusement la bataille pour le référendum de « ratification » du mandat du président Hugo Chávez, sa huitième campagne électorale depuis 1998. Vainqueur des sept précédentes, il ne minimise pas pour autant la tâche à accomplir, d’autant plus que les pressions et attaques médiatiques nationales et internationales favorables majoritairement à la coordination d’opposition, s’amplifient quotidiennement.

Ainsi, le chef de l’Etat a présenté ce mercredi 9 juin, le « commandement Maisanta » groupe chargé de coordonner les actions officielles au niveau national et d’assurer leur transparence pour garantir la victoire au référendum du 15 août prochain. Parmi les membres, se trouve notamment Diosdado Cabello, ex Ministre des infrastructures, Jesse Chacon, Ministre de l’information et communication, Willian Lara, député, membre du MVR (mouvement cinquième république) et ex-président de l’assemblée nationale, Nelson Merentes, Ministre de l’économie sociale, Rafael Ramírez, Ministre de l’Energie et des Mines, Samuel Moncada, responsable de la section Histoire à l’Université central du Vénézuéla (UCV), et la journaliste Maripili Hernández. Le président a également nommé d’autres officiels afin qu’ils coordonnent la campagne au niveau de chaque état.

« Il n’y a pas de petits adversaires, personne ne doit mépriser un quelconque adversaires. Et il ne s’agit pas de se sentir plus fort même quand nous le sommes. Si quelqu’un cherche à les mépriser, qu’il se rappelle que notre lutte n’est pas contre les directions des groupes d’opposition, ces partis qui n’ont ni idéologie, ni moral, sinon que nos sommes face a l’empire qui veux diriger le monde, la nation la plus puissante du monde qui prétend s’emparer de nouveau du Vénézuéla » a ainsi déclaré le président Chávez, précisant que l’opposition est « minoritaire », mais possède « une grande force économique et un grand pouvoir médiatique ».

De plus, Le chef de l’Etat a insisté pour que les membres du « commandement Maisanta » mettent en place une planification stratégique : « Je demande a vous tous, ministres gouverneurs, candidats, de porter un maximum d’attention a la planification, au suivi des prises de décisions adéquates et opportunes, a prendre en compte les décisions de notre peuple, à la permanente et continue révision de ce qui a été déjà décidé au regard constant du travail en cours, à chercher avec une loupe les erreurs et les dangers ».

Le travail de cette coordination officiel devra prendre en compte la volonté de tout le peuple vénézuélien, des personnes les moins favorisées aux classes moyennes et hautes. Lors de cette présentation, Le président Chávez a rappelé que son gouvernement travaillait pour toute la population vénézuélienne et non pas uniquement pour les plus pauvres comme certaines voix le font entendre. L’importante reprise économique (29,8% de croissance du PIB au premier trimestre 2004) et la baisse de l’inflation profitent en effet à l’ensemble des vénézuéliens. La croissance de 94%, au mois de mai, des ventes de véhicules indique principalement l’augmentation du pouvoir d’achat des classes moyennes.

Le jeudi 10 juin, c’est au tour de l’opposition, via le Comité politique de la « Coordinatrice démocratique », d’annoncer la formation d’un commandement de campagne afin d’impulser la victoire au référendum révocatoire. Au moins neuf personnes intègreront cette nouvelle instance dont le gouverneur Enrique Mendoza, Julio Borges membre de Primero justicia (PJ), Jorge Sucre membre de Proyecto Venezuela (PV), et Henry Ramos Allup d’Actión Démocratique (AD) ainsi que des délégations des autres partis et des représentants de la société civile. Ce Commandement de campagne possèdera différentes unités de travail dans des secteurs spécifiques comme la logistique, la publicité, l’économie, les renseignements et statistiques, la communication, les thèmes sociales et la mobilisation. L’instance dont le nombre définitif de membres ne sera connu que dans quelques jours, aura pour charge de s’occuper de toutes les tâches inhérentes à la promotion et à l’exécution de la campagne pour réussir la sortie d’Hugo Chávez de la présidence.

Pour Marisol Plaza, Procureur Général de la République, le référendum, tel qu’il est conçu dans l’article 72 de la constitution de la République Bolivarienne du Vénézuéla, est un droit de participation protagoniste du peuple afin qu’il puisse exercer sa souveraineté. Ainsi, le référendum permet d’évaluer la gestion d’un fonctionnaire élu par la volonté populaire, après la moitié de la période pour laquelle il fut élu. Selon la procureur l’idée est de « proposer au citoyen un outil démocratique et effectif, pour réviser la gestion des fonctionnaires qu’il a élu pour le représenter, et en qui il a confiance pour trouver la solution de ses problèmes fondamentaux. Pour lui, le référendum donne l’opportunité, non seulement de révoquer un mandataire, mais aussi de ratifier la continuité d’une gestion ».
Ces paroles de Marisol Plaza permettent d’expliquer que le référendum du 15 août ne doit pas être uniquement considéré comme un moyen de sanctionner le président Chávez et ainsi le révoquer, mais qu’il est également un moyen d’affirmer sa confiance en lui et dans sa gestion du pays.