De nombreux observateurs de l’Amérique latine et des Caraïbes considèrent que les problèmes de l’hémisphère viennent du désintérêt des États-Unis pour la région depuis le 11 septembre et la guerre en Irak et que cela a entraîné une spirale de récession. Cette analyse est le fruit d’une étude superficielle de la situation qui ne tient pas compte de la signature de l’accord commercial avec le Chili, des négociations sur un autre accord de libre-échange avec l’Amérique centrale, la République dominicaine et bientôt la Colombie et le Pérou et de la réforme de l’immigration annoncée. Il faut aussi tenir compte du fait que les perspectives de croissance sont bonnes.
Le pessimisme est donc excessif et les dirigeants de l’hémisphère doivent plutôt favoriser la bonne gouvernance et le développement économique et tenir les engagements qu’ils ont pris dans ce sens au lieu de rejeter la faute sur les États-Unis. Cela passe par la création de la Zone de libre échange des Amériques (ZLEA). Toutefois, en dépit de l’engagement des États-Unis en sa faveur, les autres pays renâclent à l’adopter. La ZLEA est pourtant le plus grandiose projet de l’histoire de l’hémisphère, mais il n’est pas certain d’être créé avant la date butoir en 2005.
Si les discussions sur cette question sont fructueuses avec le Mexique et le Canada, les autres pays du sommet de Monterrey ont émis des objections contre les aides agricoles états-uniennes. Toutefois, Washington a été clair : les États-Unis discuteront de ces aides dans le cadre des négociations de l’OMC et en parler lors des discussions du ZLEA ne sert à rien.
Par ailleurs, les pays d’Amérique latine feraient mieux de soutenir plus activement la démocratie au Venezuela, à Cuba ou en Haïti au lieu de se plaindre de « l’unilatéralisme » états-unien.

Source
Washington Times (États-Unis)
Propriété du révérend Sun Myung Moon (Église de l’Unification).

« After the Monterrey summit », par Susan Segal, Washington Times, 21 janvier 2004.