Dans un article paru dans le Figaro du 25 février 2004, M. Guillaume Perrault me présente comme le " nouvel ami " de M. Cesare Battisti, actuellement placé sous écrou extraditionnel à la Santé et à qui j’ai rendu visite le 23 février. Je ne connaissais pas auparavant Cesare Battisti, je ne connais que la procédure initiée à son encontre en Italie et qui contredit le droit garanti par la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’homme. Cette convention est incluse dans le droit communautaire et la France et l’Italie sont tenues de s’y soumettre.
La chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris avait refusé une première fois son extradition en 1991. Cesare Battisti vit en France au vu et au su de tous. La police connaît son statut et il a été accueilli en France avec plus de 150 ressortissants italiens qui en échange s’engageaient à abandonner la clandestinité. La parole de l’État et des réfugiés n’avait pas depuis été remise en cause. L’Italie n’avait pas fait de griefs exagérés contre la France à cette époque et beaucoup de personnalités italiennes de tout bord avaient reconnu que cette mesure avait contribué à l’apaisement de la situation en Italie.
À qui rend-on service en arrêtant M. Cesare Battisti ? À la paix civile ou à M. Berlusconi ? Pour ma part, je m’honore que les socialistes restent fidèles à leur principes.

Source
Le Figaro (France)
Diffusion 350 000 exemplaires. Propriété de la Socpresse (anciennement créée par Robert Hersant, aujourd’hui détenue par l’avionneur Serge Dassault). Le quotidien de référence de la droite française.

" Les socialistes et le droit ", par François Hollande, Le Figaro, 27 février 2004. Ce texte est accompagné d’un droit de réponse du journal précisant la conviction de la rédaction dans la culpabilité de Battisti et le respect des procédures légales.