Le représentant démocrate de New York Charles Rangel était absolument furieux que l’administration Bush refuse d’intervenir en Haïti tant que son dirigeant corrompu et despotique, Jean-Bertrand Aristide, n’avait pas quitté le pouvoir. M. Rangel et ses collègues congressistes noirs ont été parmi les plus fervents soutiens d’Aristide et ce sont eux qui sont responsables de son retour au pouvoir en 1994.
La colère de Rangel et compagnie paraît déplacée car Aristide s’est montré irrémédiablement corrompu et mentalement erratique. C’est sa conduite, bien plus que l’absence de soutien états-unien, qui a conduit son pays à l’anarchie et au désespoir et c’est ce qui a mis fin au soutien dont il bénéficiait dans l’opinion publique haïtienne. En refusant de le soutenir pendant la crise, George W. Bush a posé les bases d’une reconstruction haïtienne réellement démocratique. Contrairement à la politique de Bill Clinton, il faudra désormais investir dans un système d’équilibre des pouvoirs plutôt que dans un homme.
La colère de M. Rangel est également provoquée par le retour des intérêts nationaux dans une campagne électorale que le Parti démocrate a centré sur l’économie. L’affaire haïtienne remet en lumière les problèmes de sécurité dans notre arrière-cour :
 Au Venezuela, Hugo Chavez transforme son pays, riche en pétrole, en moteur de l’instabilité régionale. Admirateur de Fidel Castro, il a brisé toutes les tentatives légales pour lui faire abandonner le pouvoir et ouvre ainsi la voie à un bain de sang.
 Le Brésil de Lula fait la cour aux groupes terroristes, comme les FARC et le Sentier lumineux, et aux régimes qui soutiennent le terrorisme. Aujourd’hui la zone frontalière de l’Argentine, du Brésil et du Paraguay est devenue le refuge des terroristes islamistes.
 Avec le soutien de ces deux pays, Castro a pu reprendre sa répression et sa politique de subversion dans la région.
 Cet axe anti-américain mène des campagnes de déstabilisation en Colombie et au Pérou et s’appuie sur des régimes favorables déjà installés en Argentine, en Équateur et en Bolivie.
Ce qui est sûr, c’est que le prochain président états-unien sera confronté à des troubles à nos frontières Sud et il faut donc se souvenir que John Kerry s’est toujours opposé aux efforts pour contrer les gauchistes latino-américains.

Source
Washington Times (États-Unis)
Propriété du révérend Sun Myung Moon (Église de l’Unification).

« Hemispheric insecurity », par Frank J. Gaffney Jr., Washington Times, 2 mars 2004.