Le quotidien français Le Monde a titré la semaine dernière « Le modèle multiculturel britannique en crise ». Beaucoup de britanniques semblent être d’accord avec ce point de vue. Depuis les attentats de Londres de juillet, on a vu se lever une vague de critiques contre le multiculturalisme.
Certains hommes politiques ont proposé des mesures suite à ces attentats. Certaines sont justifiées, comme par exemple l’examen plus minutieux des dossiers des partisans du terrorisme voulant entrer sur le territoire. Toutefois, la plupart des mesures proposées sont dangereuses, c’est notamment le cas de l’expulsion du territoire de résidents étrangers pour des motifs vagues ou le fichage au faciès. En fait, affirmer que la tolérance a posé les bases de l’action terroriste n’a aucun sens. Le terrorisme se développe au contraire dans les sociétés fermées, empêchant toute expression politique et avec une mauvaise gouvernance. Si le problème est la marginalisation des jeunes musulmans, le problème n’est pas le multiculturalisme, c’est le manque de mesures pour lutter contre la discrimination.
Pendant trois décennies, la Grande Bretagne a été à la pointe en Europe dans l’adoption des mesures antidiscriminatoires. Elle y a gagné car la loyauté envers un nouveau pays est meilleure chez ses migrants quand ils remarquent une égalité des chances. Il ne faut pas utiliser l’argument du terrorisme pour remettre en cause ce système.

Source
International Herald Tribune (France)
L’International Herald Tribune est une version du New York Times adaptée au public européen. Il travaille directement en partenarait avec Haaretz (Israël), Kathimerini (Grèce), Frankfurter Allgemeine Zeitung (Allemagne), JoongAng Daily (Corée du Sud), Asahi Shimbun (Japon), The Daily Star (Liban) et El País (Espagne). En outre, via sa maison-mère, il travaille indirectement en partenarait avec Le Monde (France).

« Multiculturalism is not the culprit », par James A. Goldston, International Herald Tribune, 30 août 2005.