Suite aux attentats de Londres, John Howard, Premier ministre conservateur australien prépare une série de mesures contre « le » terrorisme. L’une d’entre elles consistera à équiper de bracelets électroniques les personnes présentant un « risque terroriste ». Le port de ce bracelet sera assorti de strictes limitations de mouvements et de contacts.

Par ailleurs, les personnes mises en cause pour les attentats de Londres en juillet étant de nationalité britannique, les modalités d’obtention de la citoyenneté australienne vont être durcies. L’usage des caméras de surveillance et de la détention préventive vont aussi être étendus. Toutes ces mesures doivent permettre de neutraliser certaines personnes que les lois actuelles n’autorisent pas à poursuivre.

Bien qu’un contingent de leurs soldats soit présent en Irak, les Australiens n’ont été visés qu’indirectement par « le » terrorisme lors de l’attentat de Bali, le 12 octobre 2002.

Pour Terry O’Gorman, président du Conseil australien pour les libertés civiles, ces mesures « extrêmes » signifient que « des gens engagés dans un débat politique légitime pourraient être pris dans le coup de balais ». Observons que M. O’Gorman s’inquiète d’une possible utilisation à ses yeux abusive de la loi dans le cadre du combat politique entre bons Australiens, sans remettre en cause son fondement idéologique et donc en l’avalisant. La théorie de la « justice préventive » a été élaborée aux États-Unis par John Aschcroft et la Federalist Society. Elle avait été mise en cause par le cinéaste Steven Spielberg dans Minority Report.

La décision finale concernant ces mesures sera prise le 27 septembre, lors d’une réunion du Conseil spécial des gouvernements australiens sur le terrorisme (COAG).