La Turquie est entrée dans le XXIième siècle avec un grand projet : se réformer afin d’être acceptée dans l’Union européenne.
La Turquie s’est rapprochée de l’Union européenne (alors appelée CEE) en 1964 et n’a cessé de se rapprocher de l’adhésion. En 1999, la possibilité d’une adhésion turque a été reconnue. Depuis 2001, le système turc a été largement remanié et l’Union européenne accepte d’ouvrir les négociations avec Ankara le 3 octobre 2005. Cet aboutissement n’est possible qu’en s’appuyant sur l’occidentalisation turque amorcée de façon radicale dans les années 20. C’est ce qu’on a appelé le Kémalisme. On peut dire qu’aujourd’hui la Turquie connaît une nouvelle phase de Kémalisme. Il s’agit d’une totale transformation de la société turque qui vise à construire un homme nouveau et occidentalisé sur la base d’une société asiatique et musulmane. L’inspiration du kémalisme est clairement la France des lumières, du positivisme, du rationalisme et sa laïcité.
Les moteurs de la transformation de la société turque furent la religion, la loi et l’éducation. On a aboli le califat en 1924 et on a mit fin à la prééminence de l’islam. On sécularisa le système légal et on unifia le système éducatif. Cette révolution fut construite sous le règne d’un parti unique et beaucoup d’erreurs furent commises mais des millions de Turcs sortirent du système scolaire en ayant intégré les valeurs des Lumières sur lesquelles se fondent aujourd’hui la société turque.

Source
Daily Star (Liban)

« Thanks to Kemalism, Turkey has advanced on EU reform », par Duygu Bazoglu Sezer, Daily Star, 9 septembre 2005.