« Jouer la carte basque »

La menace terroriste du groupe séparatiste basque ETA est l’argument fort du Parti populaire dans les élections générales de dimanche. Bien que la population s’oppose à 90 % à l’alignement de José-Maria Aznar sur la politique étrangère de George W. Bush et sur l’envoi de troupes espagnoles en Irak, la population se tourne comme tout le monde vers la droite quand les terroristes frappent à la porte.
Contrairement à l’Irlande du Nord, il n’y a pas de trêve en cours au pays basque et l’ETA poursuit son action malgré une opposition croissante de la population basque qui pouvait se mesurer à l’érosion de Batasuna, son aile politique, avant son interdiction. Cependant, l’ETA conserve quand même des soutiens importants et n’a pas été vaincue. Les efforts joints des deux principaux partis espagnols, le Parti populaire et le Parti socialiste, pour vaincre le courant indépendantiste n’ont pas fonctionné. Ils ont robtenu moins de voix cumulées aux dernières élections régionales que les autonomistes modérés du Parti nationaliste basque.
Le pays basque jouit déjà de beaucoup d’autonomie et est une région prospère. Le problème aurait pu être résolu depuis longtemps par la négociation. Malheureusement, malgré les appels des nationalistes modérés, les Premiers ministres successifs d’Espagne ont toujours refusé avec arrogance de venir à la table des négociations ou de discuter de l’autodétermination. L’Irlande du Nord est un exemple à suivre pour l’Espagne et elle nous rappelle que les démocrates doivent savoir discuter avec les terroristes quand ils jouissent d’un soutien populaire.