« Rwanda : les leçons du génocide »

Il y a bientôt dix ans, une tragédie qui allait entraîner la mort de près d’un million de personnes se déroulait au Rwanda. Ce drame nous donne un devoir de vérité et d’action.
Dans les années 90, devant la montée des tensions, notre pays a privilégié le processus de réconciliation des accords d’Arusha, mais la violence a prévalu et la communauté internationale n’a pas pus se rassembler assez vite. Face à l’impasse politique et à l’accélération des évènements sur le terrain, la France a décidé d’une intervention humanitaire. L’opération « Turquoise » a permis de sauver des milliers de vies. Au sortir de cette crise, la France s’est efforcée de faire toute la lumière sur les évènements, en particulier avec la mission parlementaire d’information présidée par M. Quilès.
Nous avons aujourd’hui un devoir d’action pour éviter que se reproduise de tels drames. Depuis deux ans, la France s’est réinvestie en Afrique. Nous y combattons de nouveaux fléaux comme les enfants soldats, l’exploitation illégale des ressources naturelles, les déplacements de populations et les trafics d’armes. Nous avons besoin d’instruments d’alerte précoce pour prévenir les conflits et nous appuyons les efforts de l’Union africaine dans ce sens. Il faut aussi savoir intervenir pour enrayer l’engrenage de la violence. Il faut agir vite, mais dans le respect du droit. Engagée en faveur de la justice, la France soutient la Cour pénale internationale.
Nous devons également mettre en place des stratégies globales de résolution des confits dans lesquelles l’ONU a un rôle à jouer et des stratégies régionales où l’Union européenne doit collaborer avec les organisations d’États africains. Face aux crises africaines, il faut développer une méthode consistant en l’instauration de cessez-le-feu permettant le dialogue et l’instauration de gouvernements transitoires qui, avec l’aide d’une force internationale, organisent des élections pour choisir de nouveaux gouvernements légitimes. C’est ce que nous avons fait en Côte d’Ivoire. Dans d’autres cas, il faut prévoir une possibilité de tutelle des Nations Unies.