Hosni Moubarak, un ancien général, pratique la politique avec une rudesse martiale et son dernier plan pour détourner l’agenda pro-démocratique de l’administration Bush n’est pas difficile à comprendre. Sous la pression de Washington pour organiser des élections, Moubarak s’attaque à son opposition laïque et libérale qui ne cesse de se développer et autorise les Frères musulmans à avoir quelques candidats et à mener une campagne relativement libre. Le but est d’éliminer toute opposition modérée et de mettre lés États-Unis face à un choix entre le statu quo et le fondamentalisme. Cette manœuvre a été particulièrement évidente contre Ayman Nour, principale menace pour le fils d’Hosni Moubarak lors de la prochaine élection présidentielle. Il a été battu lors d’un vote frauduleux faisant suite à un accord du pouvoir avec les Frères musulmans. Nour a été déclaré vaincu et le pouvoir a repris les charges qu’il portait contre lui.
Mais la tactique de Moubarak fonctionne trop bien. Aujourd’hui Moubarak ne doit sa majorité au Parlement qu’au fait que les Frères musulmans n’ont pas présenté de candidats partout et grâce à une fraude massive que même Al Ahram dénonce. George W. Bush ne doit pas céder à la peur du croquemitaine agité par le président égyptien. Les Frères musulmans sont des fondamentalistes, mais ils ont renoncé à la violence et ils soutiennent les réformes démocratiques. Il faut refuser une passation de pouvoir de Moubarak à son fils et menacer de supprimer les aides à l’Égypte.

Source
Jerusalem Post (Israël)
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Mubarak Outdoes Himself », par Jackson Diehl, Washington Post, 5 décembre 2005.
« Democracy, Mubarak-style », Jerusalem Post, 7 décembre 2005.