La doctrine stratégique de Mark Latham se réfère à la « défense de l’Australie » et s’inspire des thèses de Kim Beazley au milieu des années 80 : concentrer notre défense dans quelques positions clé du Nord du pays. Cette stratégie est totalement insuffisante pour nous protéger des menaces d’aujourd’hui.
M. Latham montre ainsi qu’il a une mauvaise compréhension des questions stratégiques contemporaines australiennes. Nous avons déjà subi des pertes tragiques dans la guerre au terrorisme. Cette guerre nous ne l’avons pas commencée, mais nous allons aider à la finir. Sans cela, il y aura d’autres 11 septembre 2001 et 12 octobre 2002. Nous ne devons pas seulement défendre notre territoire, nous devons aider à la construction d’un monde dans lequel nous ne serons plus menacés.
M. Latham dénonce les forces « expéditionnaires » et veut se concentrer sur la défense du territoire, mais cette défense exige l’existence de troupes pouvant se projeter à l’étranger et capables d’opérer avec nos partenaires les plus probables. Il dénonce les frappes préventives, mais s’il y avait eu des frappes de ce type plus tôt contre Ben Laden, le 11 septembre n’aurait pas eu lieu. Les forces australiennes doivent être capables de se déployer rapidement et de frapper avant que nous soyons attaqués. M. Latham veut nous ramener à l’orthodoxie de la Guerre froide.

Source
The Age (Australie)

« This Cold War thinking is old hat », par Robert Hill, The Age, 8 avril 2004.