Comme l’attestent les attentats contre nos ambassades au Kenya et en Tanzanie en 1998, l’arrestation avant un attentat dans l’aéroport de Los Angeles d’un soldat d’Al Qaïda en 1999 et l’attentat contre l’USS Cole, Al Qaïda était en guerre contre les États-Unis avant le 11 septembre. Pourquoi, dès lors, les États-Unis ont-ils attendus le 11 septembre 2001 pour lui déclarer la guerre ?
Le président et le Congrès ont eu une réponse adéquate au 11 septembre, mais nous aurions dû déclarer la guerre au terrorisme plus tôt. À titre d’exemple, on notera que la question du terrorisme n’a pas été du tout abordée dans la campagne présidentielle de 2000. Cette absence de réaction des politiques ne veut cependant pas dire que la communauté du renseignement n’a pas sa part de responsabilité.
Depuis l’attentat de 1993 contre le World Trade Center, le FBI s’est concentré sur la lutte anti-terroriste et mène des enquêtes pour empêcher de nouveaux attentats. Il a placé des agents de liaison dans différents pays sensibles pour coordonner sur place la lutte antiterroriste. Le FBI a mené de nombreuses enquêtes et progressé dans sa lutte contre Al Qaïda, mais ses ressources étaient insuffisantes. Nous n’avons obtenu d’augmentation conséquente de notre budget qu’après le 11 septembre 2001.
Nous avons inculpé avant cette date de nombreux criminels afin d’avoir la possibilité de les arrêter. Même si nous avons tout mis en œuvre contre Ben Laden, et ce depuis 1998, nous n’avons jamais disposé des moyens militaires pour l’arrêter. Je n’ai pas non plus été écouté quand je demandais un renforcement des lois sur l’immigration ou quand je demandais plus de moyens en Asie centrale. Aujourd’hui, beaucoup de ce que je demandais est rentré dans la loi grâce au Patriot Act. Nous n’avons malheureusement pas eu les moyens de combattre le terrorisme avant de déclarer la guerre.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)

« Before 9/11—and After », par Louis J. Freeh, Wall Street Journal, 12 avril 2004