Un drone de la CIA a frappé le village de Damadola au Pakistan afin d’éliminer Ayman Al Zawahiri, le numéro deux d’Al Qaïda. Al Zawahiri est une cible légitime mais, à sa place, ce sont 18 personnes qui sont mortes, dont 14 au moins étaient des civils pakistanais. Des rapports ont affirmé que les quatre autres étaient des membres d’Al Qaïda, mais le Premier ministre pakistanais avait nié qu’un membre important de cette organisation ait été tué.
Le général Pervez Musharraf était-il au courant de ces frappes ? Si c’est le cas, pourquoi l’État pakistanais nie-t-il l’information ? Le ministre de l’Information pakistanais affirme que le gouvernement n’était pas averti, mais les sénateurs Evan Bayh et Trent Lott, du comité sénatorial du renseignement, ont affirmé que les responsables pakistanais étaient au courant à l’avance de l’opération qui allait être menée. Mais face à la colère populaire, les autorités pakistanaises ont protesté officiellement. Lors des dernières manifestations, Musharraf les avait minimisées, mais cette fois ci les médias pakistanais leur ont donné un certain écho afin que les États-Unis comprennent que la politique suivie était en train de fragiliser le pouvoir pakistanais.
Pourquoi les États-Unis auraient-ils frappé sans prévenir le Pakistan ? Soit parce qu’il leur fallait agir vite quand ils ont cru savoir où était Al Zawahiri, soit parce qu’ils n’estiment pas que les autorités pakistanaises sont faibles et souhaitent vraiment tuer ou attraper Ben Laden et Al Zawahiri. Si c’est le cas, alors le Pakistan ferait mieux d’améliorer ses performances.

Source
Gulf News (Émirats arabes unis)
Gulf News est le principal quotidien consacré à l’ensemble du Golfe arabo-persique, diffusé à plus de 90 000 exemplaires. Rédigé à Dubaï en langue anglaise, il est principalement lu par la trés importante communauté étrangère vivant dans la région.

« Air strikes expose an uneven alliance », par Husain Haqqani, Gulf News, 25 janvier 2006.