Le parti au pouvoir au Myanmar a fait naître un nouvel espoir en affirmant le 30 mars qu’il allait organiser une convention constitutionnelle avant la fin de l’année et qu’Aung San Suu Kyi serait libérée. Cette convention est un des sept points de la « feuille de route » pour établir la démocratie qui a été annoncée le 30 août dernier par le Premier ministre, le général Khin Nyunt. L’assemblée réécrira la constitution et on organisera de nouvelles élections. Cela implique que les élections de 1990 qui avaient vu une nette victoire de la Ligue nationale pour la démocratie d’Aung San Suu Kyi seront purement et simplement effacées et cela sera dommageable pour le pays.
Il ne faut pas être devin pour comprendre que si les nouvelles élections ne donnent pas satisfaction au pouvoir actuel, on devra recommencer tout le processus. C’est pourquoi l’opposition est contre cette « feuille de route ». Hors du pays, elle a réussi à convaincre les États-Unis et la plupart des pays de l’Union européenne de la soutenir même si l’ONU prend le risque de soutenir le régime de Yangon. Il ne faut pas annuler les élections de 1990 et nous devons formuler une nouvelle feuille de route pour la démocratie qui prévoira :
 Des négociations entre Khin Nyunt et Aung San Suu Kyi pour former un gouvernement d’intérim.
 Le nombre de militaires dans le Parlement birman. Il ne s’agira que d’un accord qui durera le temps de la transition, pas d’une règle constitutionnelle.
 Le transfert de pouvoir au Parlement élu en 1990 qui formera un gouvernement par intérim qui inclura des vainqueurs des élections de 1990 et des militaires.
 Le nouveau gouvernement invitera toutes les factions insurgées à des négociations.
 Il décidera de la date de nouvelles élections après qu’une nouvelle constitution aura été adoptée.
 Le pouvoir sera transmis au nouveau Parlement.
Nous savons que 79 parlementaires dont 68 de la Ligue national pour la démocratie sont morts, mais nous n’oublierons pas leur sacrifice. Il faut avant tout, comme le demande l’envoyé de l’ONU Razali Ismail, que les militaires négocient avec Suu Kyi. L’ONU doit être plus ferme avec les militaires.

Source
Japan Times (Japon)

« Alternative road map to launch Myanmar’s democratic future », par Nyunt Shwe, Japan Times, 16 avril 2004.