Lors des cinq dernières semaines, j’ai voyagé au Proche-Orient en réalisant des entretiens avec des personnes de tout bord. J’ai appris que la plus grande cause d’antiaméricanisme n’est pas la Guerre d’Irak ou le soutien à Israël, mais la croyance dans le fait que les États-Unis se moquent des souffrances des Palestiniens.
La grande majorité des personnes que j’ai rencontrées est prête à tolérer un État juif, même au-delà des frontières de 1967. Ils comprennent que les Palestiniens ne retourneront pas tous dans leur foyer et ils comprennent la proximité entre Israël et Washington. Ils veulent aussi de l’aide de Washington pour réformer politiquement la région et soutenir la coopération régionale pour la croissance économique et la lutte contre le terrorisme. Mais ils ne comprennent pas que les États-Unis ne tiennent pas plus compte des Palestiniens.
Ils ont raison et il est d’ailleurs possible d’être plus pro-Palestinien sans être moins pro-israélien, on peut même aider Israël en aidant davantage les Palestiniens. Ainsi, dans ses résolutions, l’ONU prévoit une compensation financière pour les Palestiniens qui ne pourraient pas rentrer dans leurs foyers d’avant 1948. Israël refuse tout retour de ces Palestiniens. Les États-Unis peuvent débloquer cette question en rassemblant les donateurs internationaux afin de verser des compensations aux Palestiniens et construire un consensus international sur ce sujet. Les États-Unis doivent aussi s’engager à aider financièrement le futur État palestinien.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« Why They Hate Us, Really », par Walter Russell Mead, New York Times, 21 avril 2004.