Daniel Pipes présente dans le Jerusalem Post une étude du Nixon Center (Porteurs de jihad ?) sur les dangers que l’immigration font peser sur la sécurité nationale des États-Unis. Selon cette étude, 86% des attentats terroristes survenus ces dix dernières années en Occident seraient le fait d’immigrés musulmans. Mais après avoir recruté des agents dans le monde arabe, les dirigeants du jihad les recruteraient en Europe dans des populations désocialisées. Les États-Unis devraient donc désormais se méfier aussi des voyageurs européens lorsqu’ils sont de confession musulmane, mais ils ne peuvent le savoir qu’avec l’aide des services de renseignement européens.
Remarquons le procédé utilisé par M. Pipes pour masquer l’origine de ces imputations fantaisistes. La statistique citée n’a pas été établie par le Nixon Center, mais cité par lui à partir des travaux de Rohan Gunaratna, un expert de l’OTAN. Elle porte en réalité non pas sur les auteurs d’attentats, mais sur les personnes arrêtées ou tuées en Occident alors qu’elles étaient suspectées de liens avec Al Qaïda. On pourrait donc s’étonner du chiffre avancé qui suppose que 14% de ces membres suspectés d’Al Qaïda ne soient pas musulmans. Quant à la description apocalyptique des banlieues françaises où des beurs anti-sémites passent leur temps à violer en réunion, le Nixon Center la fonde sur les « expertises » de Jean-François Clair, directeur adjoint de la DST, et du juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière, dont les compétences en matière de sociologie sont bien connues.

Le Premier ministre australien, John Howard, étale ses certitudes dans The Age. Selon lui, l’invasion de l’Irak serait une bataille décisive dans la guerre contre le terrorisme et la lutte contre la prolifération des armes de destruction massive. Et l’occupation militaire du pays serait indispensable à l’émergence de la démocratie. Aucun argument ne vient étayer ses affirmations qui relèvent de la croyance et non de l’analyse.
Tout en soutenant l’intervention en Irak, Michael Howard, leader de l’opposition conservatrice à la Chambre des Communes, somme Tony Blair de se distinguer des Etats-Unis. Il demande dans The Independent que le Royaume-Uni retrouve sa marge de manœuvre et son autorité au sein de la Coalition, notamment en disposant d’un envoyé sur place qui soit l’égal et non l’adjoint de Paul Bremer.
Plus radical, Ken Livingstone, le maire « rouge » de Londres, plaide dans le Guardian pour un retrait total et immédiat des forces britanniques et états-uniennes d’Irak. Il souligne que loin d’apporter une solution aux problèmes du pays, l’occupation militaire est l’une de leurs sources, et le recours à des renforts ne fera que les renforcer.
Enfin, l’ancien Premier ministre suédois, Carl Bilt, qui avait été candidat au poste de représentant de l’ONU en Irak dans le cas où ce pays aurait été placé sous administration internationale, met en garde contre les projets de yougoslavisation de l’Irak. Il note dans l’International Herald tribune que la création d’un État kurde ou d’un État chiite, dont on rêve à Washington et à Tel-Aviv, provoquerait le chaos dans la région. Le propos n’est pas nouveau, mais sa reprise répond à la tentation d’en finir avec l’insurrection irakienne en supprimant non l’insurrection, mais l’Irak.

Peter Hansen, directeur de l’UNRWA, décrit dans Le Monde et l’International Herald tribune les conditions infernales de vie des réfugiés palestiniens au Moyen-Orient. C’est cette réalité humaine, et non des intentions politiques particulières, qui justifie la tenue de la première conférence mondiale d’aide à ces populations.

Les sénateurs Max Baucus et Mike Enzi demandent dans le Los Angeles Times que la Maison-Blanche renverse sa politique face à Cuba. Les nouvelles restrictions de voyage pèsent sur la population, pas sur le régime. Pour aider les Cubains, il faudrait au contraire favoriser l’ouverture de leur pays.