A l’invitation de l’AFFCE, Michel Delebarre s’est exprimé devant plus de 150 fonctionnaires français des Institutions communautaires sur "La question européenne dans le débat présidentiel français de 2007"

C’est un sujet qui, incontestablement, a mobilisé les fonctionnaires européens français, venus, en grand nombre, assister au débat organisé par l’Association des Fonctionnaires Français des Communautés Européennes (AFFCE), au siège du Comité des Régions, mardi 6 juin.

Un an après le rejet par référendum du "Traité constitutionnel", en France, et alors que l’Union européenne cherche un second souffle, Michel Delebarre, Président du Comité des Régions, n’a pas caché que, selon lui, il était impensable que le même texte puisse, à nouveau, être soumis au suffrage des citoyens français, ni même que l’on puisse "imaginer faire passer un texte remanié par voie parlementaire".

Et d’ailleurs, si les citoyens étaient à nouveau interrogés, il ne fait pas de doute que "le résultat serait pire encore" qu’en mai 2005.

Constatant que la question européenne n’a jamais fait recette dans une élection présidentielle, Michel Delebarre considère que les candidats devront tout de même "présenter leurs ambitions pour une autre Europe".

Il s’est interrogé : "Peut-on être candidat et indifférent à l’Europe ? Je ne le crois pas. Candidat et contre l’Europe ? Je ne le crois pas davantage. Candidat et contre cette Europe-là ? Probablement ... Mais si la critique est aisée, l’art de la construction l’est beaucoup moins".

Trouver une voie de sortie de crise implique donc, selon lui, de s’atteler à différents chantiers, dont la mise en place d’un nouveau modèle social européen "le modèle actuel n’est plus adapté"- la gouvernance de l’Europe, l’élargissement, l’avenir de la Politique agricole commune, la maîtrise de l’immigration et aussi la décentralisation.

Autant dire de vrais enjeux, qui impliquent un large débat sur l’Europe, dont il n’est pas sûr qu’il ne soit pas attendu par les citoyens, selon M.Delebarre.

"C’est au niveau européen que nous trouverons des solutions. Je ne crois pas qu’un candidat qui se saisirait de ces questions serait déconsidéré. Les citoyens, notamment les plus fragilisés, attendent de l’Europe une protection. Cette Europe-là est à réfléchir d’une manière plus concrète".

M.Delebarre a ajouté : "Nous ne pouvons pas faire l’avenir de la France sans l’Europe et la France ne pourra pas se réformer sans l’Europe".

Sur le ou la candidat(e) qui pourrait être choisi(e) pour représenter le Parti socialiste aux présidentielles, Michel Delebarre n’a pas livré son pronostic, mais a souhaité "un candidat capable de transfigurer les difficultés", et d’avoir une vision d’avenir pour le projet européen "pour tracer un nouvel horizon à 25 ou 27".

Réf : COR/06/66