(14 juin) - Le rapport final du Conseil de l’Europe est accablant. Une juridiction espagnole s’est reconnue hier, pour la première fois, compétente pour enquêter sur le dossier.

Selon une étude annuelle d’opinion réalisée par le centre de recherches américain Pew dans 14 pays, l’image des Etats-Unis s’est encore dégradée dans le monde en 2006.

La guerre en Irak pèse sur l’image des Etats-Unis dans les pays musulmans, mais également dans les pays traditionnellement alliés de Washington comme en Europe.

Si en Grande-Bretagne, l’image de Washington est stable avec 56% d’opinions favorables, il n’en est pas de même ailleurs.

Ainsi, en France, 39% des personnes interrogées ont une image positive des Etats-Unis contre 43% en 2005 et 60% en 2000.

En Allemagne, le taux chute même à 37% contre 41% en 2005 et 78% en 2000.

L’Espagne, avec 23% des sondés qui déclarent avoir une opinion favorable des Etats-Unis, est le pays le plus "critique" (le taux était de 50% en 2000).

La Justice espagnole a annoncé hier son intention de déclencher une enquête sur la base de plaintes d’habitants des Baléares. C’est la première fois qu’une juridiction européenne annonce une démarche de ce type sur ce dossier. En attendant les résultats d’enquêtes administratives ou judiciaires en bonne et due forme, notre connaissance des faits vient aujourd’hui en bonne partie du travail systématique de Dick Marty, sénateur suisse et rapporteur du Conseil de l’Europe sur le sujet. Après plus de six mois de travail, ce dernier a présenté, il y a quelques jours à Paris, son rapport final.

Sur la base de témoignages recoupés et d’informations en provenance d’ONG, de médias et d’acteurs américains et européens, il fait ressortir le schéma de ce système illégal de « restitutions extraordinaires » destiné à enlever y compris en Europe de présumés terroristes islamistes, à les transférer vers des prisons dans des pays peu regardants en matière de légalité pour y être détenus et torturés à des fins de renseignement. Or, cette organisation, cette « toile d’araignée » mondiale, comme l’appelle Dick Marty, englobe des pays européens et implique leur collusion, « intentionnelle ou gravement négligente ».

Pour le rapporteur Marty, gouvernements et services secrets européens ne pouvaient pas ne pas être au courant. Pour certains, ils sont allés plus loin : ils ont collaboré avec les Américains. Dans cet accablant rapport de 67 pages, sept pays sont désignés directement responsables d’avoir contribué au fonctionnement de ce système, mis en place en dehors de tout cadre légal. Il s’agit de l’Allemagne, de l’Angleterre, de la Bosnie, de l’Italie, de la Macédoine, de la Suède et de la Turquie.

Source
IRNA (Iran)
L’IRNA est l’agence de presse officielle de la République islamique d’Iran. Elle publie, sous forme de dépêches, une fidèle retranscription des débats qui traversent le pouvoir national, ainsi qu’un compte rendu détaillé de son action diplomatique.