La Communauté économique des Etats
d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), réunie mercredi à Abuja en sommet
extraordinaire, a adopté une réforme de ses institutions pour
gagner en efficacité et s’est dotée d’une convention sur les armes
légères pour aider à pacifier la région, a-t-on appris jeudi du
site web de la présidence togolaise.

Les chefs d’Etat et de gouvernement des quinze pays membres de
la Cedeao ont entrepris mercredi de réformer l’organisation afin
de mieux l’"adapter au nouvel environnement international", selon
le président en exercice de l’organisation, le chef d’Etat
nigérien Mamadou Tandja, qui a ouvert le sommet.

S’adressant à ses pairs, le président nigérian Olusegun
Obasanjo a souligné que "pour garantir une croissance durable à
notre sous-région, nous devons d’abord régler les questions de
paix et de conflits".

Au titre de la sécurité, la Cedeao a adopté une convention sur
le trafic et l’importation des armes légères, qui prévoit
notamment d’"interdire le transfert des armes légères au sein de
la communauté et entre les Etats membres, sauf pour les besoins de
sécurité légitimes de ces Etats ou pour leur participation à des
opérations de maintien de la paix".

La Cedeao souhaite mettre en place "des mécanismes pour
renforcer le contrôle sur les entrées d’armes dans la région".

"Cela comprend l’établissement d’un registre régional des armes,
de lois pour contrôler la fabrication et la propriété individuelle
de telles armes, et la mise en place d’un groupe d’experts
indépendants pour aider la Cedeao à mettre en oeuvre ce programme",
ajoute le communiqué final de l’organisation.

La réforme institutionnelle entérinée mercredi à Abuja doit
permettre à la Cedeao de "mieux jouer son rôle dans le processus
d’intégration et de développement, mais aussi de renforcer le
pouvoir supranational de la Commission", a déclaré M. Tandja.

A l’issue du sommet, le secrétaire exécutif de la Cedeao,
Mohammed Ibn Chambas, a annoncé que "le sommet a approuvé la
transformation du secrétariat en une commission de neuf membres"
issus du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, du Ghana, du Mali, du
Niger, du Nigeria, du Sénégal, de Sierra Leone et du Togo.

La présidence de la Commission a été confiée au Ghana et la
vice-présidence au Burkina Faso et "la Commission entrera en
oeuvre en janvier 2007", a-t-il déclaré, précisant que les mandats
tournants des neuf Commissaires sont de quatre ans.

"Le prochain sommet ordinaire de la Cedeao aura lieu en
décembre 2006 au Burkina Faso", a conclu M. Chambas.

Concernant la situation dans plusieurs pays en crise, la Cedeao
a demandé la levée de l’embargo sur le Liberia et de
l’interdiction de voyager contre certains Libériens "pour aider à
la consolidation du développement post-conflit".

Le sommet a également demandé "l’intensification du dialogue
entre les responsables en Côte d’Ivoire pour assurer le succès du
programme de transition, particulièrement l’identification des
citoyens, le désarmement et la démobilisation" des combattants et
miliciens pro-gouvernementaux.

La Côte d’Ivoire est coupée en deux depuis septembre 2002 et
des élections doivent être organisées en octobre prochain.

Les présidents du Liberia (Ellen Johnson Sirleaf), du Togo (Faure Gnassingbé), du Ghana (John Kufuor), du Nigeria (Olusegun
Obasanjo), du Bénin (Boni Yayi), de Sierra Leone (Ahmed Tejan Kabbah),
du Mali (Amadou Toumani Touré), et du Burkina Faso (Blaise Compaoré) participaient à cette réunion.

La Cedeao, qui siège à Abuja et dont le dernier sommet a eu
lieu en janvier à Niamey, a été créée en 1975 pour promouvoir
l’intégration économique, la paix et la stabilité en Afrique de
l’Ouest.

Elle regroupe quinze pays membres (Bénin, Burkina Faso, Côte
d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Gambie, Ghana,
Liberia, Nigeria, Sierra Leone, Cap-Vert et Guinée-Bissau).

Source
Xinhua (Chine)
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