Les auditions de la Commission d’enquête sur le 11 septembre ont concentré l’attention de la nation sur le besoin de renforcer nos défenses internes et externes contre Al Qaïda et le terrorisme. Elles ont aussi souligné que le partage des informations entre les agences gouvernementales aurait permis d’empêcher les attaques. Il faut étudier cette question au plan international.
Nous n’avons pas subi de nouvelles attaques depuis le 11 septembre 2001, mais, en tant qu’Américains, nous restons vulnérables ici et dans le monde. Nous ne serons jamais en sécurité tant qu’Al Qaïda pourra recruter et se déplacer librement. Lors de mes activités d’expert antiterroriste à l’ONU, j’ai été frappé par le manque de coopération entre les services de renseignement de pays menacés par Al Qaïda. La plupart des informations échangées sont tellement censurées au préalable qu’elles en deviennent inutilisables. Une meilleure coopération entre les États-Unis et l’Union européenne est pourtant nécessaire. Notre groupe d’étude fit souvent remarquer ce problème.
Deux résolutions de l’ONU demandent une coopération contre le terrorisme, mais il n’existe pas de plate-forme efficace de coopération. La résolution de l’ONU pointe seulement 166 personnes et 105 entités associées à Al Qaïda, mais ne permet pas de coopération relative à des personnes ou des groupes étrangers à la liste. L’ONU a passé sa résolution 1526 pour renforcer ses capacités antiterroristes et a créé une nouvelle commission sur le terrorisme, mais cela est insuffisant. Il faut former, sous l’égide de l’ONU, un organisme international qui constituera une base de données internationale sur Al Qaïda et les groupes financiers qui la soutiennent.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Filling the Information Gaps on Al Qaeda », par Victor Comras, Washington Post, 2 juin 2004.