Un gouvernement aux positions dures a utilisé sa puissance militaire pour mener une frappe préventive unilatérale. L’ONU et l’Union européenne sont horrifiées, tout comme une part des médias américains. Était-ce une terrible erreur d’agir ainsi ? Pas du tout et l’Histoire vante aujourd’hui la frappe d’Israël contre l’Irak en 1981 pour l’empêcher de se doter de l’arme atomique.
L’attaque eut lieu après que les fournisseurs de l’Irak, les Belges, les Français et les Allemands aient refusé pendant des années de cesser leur programme pétrole contre armes nucléaires. Cette attaque était particulièrement difficile à réaliser et les pilotes savaient qu’ils avaient une chance sur quatre de ne pas revenir. Cela ferait un beau sujet de film si les studios sortaient du politiquement correct pour montrer l’héroïsme de ces hommes. Menahem Begin et ses alliés du Likoud, dont le ministre de la Défense Ariel Sharon, durent balayer les réticences des travaillistes israéliens. Sharon leur répondit qu’il préférait être impopulaire et en vie que mort et populaire.
L’opinion mondiale à l’époque fut tout sauf unanime et la presse américaine fut particulièrement virulente contre Israël. L’administration Reagan, craignant les réactions du monde arabe, condamna cette attaque même si en privé, le président était admiratif. Le Wall Street Journal fut une exception dans le chœur des protestations et il félicita Israël pour avoir empêché Saddam Hussein de fabriquer la bombe atomique.
Israël cherchait la sécurité, pas la gratitude mondiale, mais celle-ci vint plus tard. Le général Ivry qui dirigea cette opération reçut ainsi les félicitations et remerciements de Dick Cheney après Tempête du désert.

Source
Wall Street Journal (États-Unis)

« WMD, R.I.P. », par L. Gordon Crovitz, Wall Street Journal, 1er juin 2004.