Dans un entrtien exclusif au quotidien australien (appartenant à Ruppert Murdoch) The Australian, l’ancien vice secrétaire d’État des États-Unis, Richard Armitage donne un état des lieux morose sur la situation en Irak. La violence y empire de jour en jour et il est possible que le gouvernement irakien demande aux troupes étrangères, notamment celle des États-Unis de quitter le pays.

« Avant, les soldats britanniques se vantaient du fait que, dans le sud du pays sous leur contrôle, la situation était tellement calme qu’ils pouvaient patrouiller coiffés seulement de leurs bérets," dit-il. "Aujourd’hui ils ne vont même plus aux toilettes sans mettre leur casque d’abbord . La situation dans le Sud a nettement empiré, même si la violence est avant tout fratricide, Chiites contre Chiites. »

Mr Armitage pense que les Irakiens vont bientôt demander aux États-Unis de quitter le pays. Le scénario le plus optimiste pour l’après-retrait états-unien est que l’Irak soit transformé en une fédération plus ou moins formalisée dirigée par un gouvernement central doté de peu de pouvoirs, même si ce scénario déplait profondément à la Turquie voisine.

« De toute façon le principal défi sera ensuite de les empêcher, (les Irakiens) de causer des problèmes à leurs voisins en y exportant leur violence. La majorité des pays voisins a une population chiite mécontente et tant le gouvernement irakien qu’iranien seront soumis à des pressions pour qu’ils interviennent en faveur de cette population. »

M. Armitage espère qu’on puisse parvenir à une réduction très significative des troupes de la coalition en Irak dans les 12 à 18 prochains mois. « Même si la mort du chef d’Al-Qaïda, Abou Mousab al-Zarkaoui, et les bonnes nouvelles concernant le nouveau gouvernement irakien ont redonné le moral au président George W. Bush, la question de l’Irak est encore un lourd passif pour les Républicains, qui voient la campagne électorale approcher. Bon nombre d’entre eux sont entrain de prendre leurs distances vis à vis du Président sur l’Irak. »

« Iraq : US may be asked to leave », par Greg Sheridan, The Australian, Australie, 21 juin 2006.