Le co-directeur israélien de l’IPCRI (Israel/Palestine Center for Research and Information) Gershon Baskin a rédigé une synthèse qui expose de façon très claire la position israélienne sur la question du droit au retour des réfugiés palestiniens. Elle devait être publiée, à l’attention des lecteurs palestiniens, dans le quotidien Al-Quds qui a finalement refusé de le publier.

« Si les Palestiniens ont ouvert un dialogue national sur les objectifs de leur mouvement de libération nationale, le temps est venu pour eux de réétudier la question des réfugiés.

Le peuple palestinien vient de marquer le 59ème anniversaire de la Nakba. En novembre 1947, les Nations Unies ont adopté la résolution 181, qui appelait à la création de deux Etats (un Etat juif et un Etat palestinien) sur le territoire qui se trouvait sous mandat britannique. Le peuple juif, de manière écrasante, accepta la partition, bien que Jérusalem ne fût pas comprise dans le nouvel Etat juif. A l’exception du Parti communiste palestinien, tous les partis et dirigeants palestiniens rejetèrent la résolution des Nation Unies.

Cette résolution aurait accordé aux Palestiniens un Etat qui se serait étendu sur 49% de la Palestine historique. Il aurait compris toute la Cisjordanie, la Galilée et la bande de Gaza. Jérusalem et Bethléem devaient être placées sous le contrôle d’une instance internationale, nommée "Corpus Separatum". Mais les Palestiniens et leurs dirigeants ont cru qu’un compromis n’était pas nécessaire, et que toute la Palestine appartenait aux Palestiniens et à personne d’autre.

Aujourd’hui, 58 ans plus tard, les Palestiniens n’ont toujours pas leur Etat, et dans le meilleur des cas, l’Etat qu’ils pourraient créer ne s’étendrait plus que sur 22% de la même Palestine historique. Les Palestiniens continuent à souffrir, et la fin du conflit semble plus loin que jamais. D’après les chiffres de l’UNWRA (2), il y a environ 5 millions de réfugiés et de descendants de réfugiés palestiniens. Environ 1,5 million d’entre eux vivent dans des camps de réfugiés du Moyen-Orient. La moitié environ des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza sont des réfugiés. Le problème des réfugiés demeure la plaie ouverte du conflit israélo-palestinien et le problème le plus difficile à résoudre. »

« Le droit au retour : oui, mais en Palestine », par Gershon Baskin, Israel/Palestine Center for Research and Information, Israël, 16 mai 2006. Traduit par Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant.