À la grande consternation de beaucoup, des deux côtés du Pacifique, le Pentagone et la Maison-Blanche semblent tout prêts à adopter un plan diminuant de moitié les troupes stationnées en Corée du Sud. Ce n’est pas une façon pour Donald Rumsfeld de punir la Corée du Sud pour sa politique même si les relations entre Séoul et Washington sont délicates à gérer.
Il y a des raison plus importantes pour ce désengagement partiel :
 Ce plan s’exerce dans le cadre d’un redéploiement global des troupes états-uniennes en Asie et permettra d’évacuer les troupes se situant près de Séoul dont la présence exaspérait les Sud-Coréens.
 D’après certaines études, l’armée sud-coréenne, qui a profité de la croissance économique du pays est désormais plus puissante que celle de la Corée du Nord.
 Cela permettra d’envoyer des troupes en Irak, ce qui est nécessaire. Rumsfeld aurait cependant dû dans le même temps augmenter les effectifs de l’armée.
 Le dernier aspect est plus controversé, il consiste à ne plus renvoyer les troupes stationnées en Corée du Sud après la Guerre d’Irak et à les remplacer par une infrastructure high-tech de 11 milliards de dollars, ce qui compenserait ce départ. Cela n’empêchera pas les États-Unis de maintenir 25 000 hommes dans le pays.
Le moment choisi pour faire cette annonce n’est pas idéal. Je ne défends pas la stratégie de l’administration Bush face à la Corée du Nord, mais le plan de Rumsfeld est cohérent.

Source
International Herald Tribune (France)
L’International Herald Tribune est une version du New York Times adaptée au public européen. Il travaille directement en partenarait avec Haaretz (Israël), Kathimerini (Grèce), Frankfurter Allgemeine Zeitung (Allemagne), JoongAng Daily (Corée du Sud), Asahi Shimbun (Japon), The Daily Star (Liban) et El País (Espagne). En outre, via sa maison-mère, il travaille indirectement en partenarait avec Le Monde (France).

« Why America’s South Korea plan makes sense », par Michael O’Hanlon, International Herald Tribune, 10 juin 2004.