Les démographes évaluent l’ampleur d’une tragédie humaine en mesurant l’excès de mortalité par rapport à la même population dans une situation stable. Les femmes sont les premières victimes des guerres, des embargos et des occupations.
Concernant l’Irak, l’UNICEF a établi que le taux de mortalité des moins de cinq ans (131 décès pour 1000 naissances vivantes) est aujourd’hui « deux fois et demie supérieur à son niveau d’il y a dix ans ». Or, l’Irak a connu son taux le plus bas à la veille de la guerre du Golfe, en 1990, avec 40 décès pour 1000 naissances vivantes, c’était alors l’un des plus bas au monde. Il en résulte que, l’excès de mortalité calculé à partir de ces chiffres s’élève à 1,5 million pour la période 1991-2004.
En 1998, Denis Halliday, coordinateur de l’aide humanitaire en Irak pour les Nations Unies, avait démissionné de ses fonctions en affirmant que l’embargo qu’on lui demandait de faire appliquer « [correspondait] à la définition du génocide ».