Pour la conquête totale de l’Algérie, le général-gouverneur Bugeaud mène à partir de 1841 une « guerre de ravageur » fondée sur la razzia et la dévastation systématique des régions insoumises. En 1845, l’insurrection reprend un peu partout dans les « régions pacifiées » à l’appel des confréries d’Abou Maza, le mahdi envoyé du Prophète. Outre la consigne de ne faire aucun prisonnier, d’empoisonner les puits et de donner les femmes en esclaves aux supplétifs, Thomas Bugeaud conseille à ses subordonnés : « Si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, enfumez-les à outrance comme des renards ».
La répression est rapide et rigoureuse : le colonel Pélissier n’hésite pas à asphyxier plus de 1 000 personnes, hommes, femmes et enfants de la tribu des Ouled Riah, réfugiés dans la grotte de Ghar-el-Frechih : « Il faut détruire leurs petits, comme les renards ». Interpellé par l’opposition à l’Assemblée, Aimable Pélissier répond : « La peau d’un seul de mes tambours avait plus de prix que la vie de tous ces misérables ». Encore aujourd’hui, il existe en France une centaine de rues Bugeaud ou avenues Pelissier.