La tension monte entre Tel-Aviv d’un côté, Rome et Paris de l’autre à propos du Liban.

Le 16 octobre 2006, Arturo Parisi, ministre italien de la Défense, aurait autorisé la vente de batteries anti-missiles Aster 15 mer-air au Liban. Information confirmée par l’ancien président de la République Francesco Cossiga, puis démentie par son fils, le député (Forza Italia) Giuseppe Cossiga en plein vote du budget du contingen italien de la FINUL. Jusqu’à présent, Israël avait veillé à empêcher l’armée libanaise de se doter d’une défense anti-aérienne digne de ce nom. C’est grâce à cette situation particulière qu’Ehud Olmert avait pu ordonner l’offensive de juillet. Les anti-missiles Aster 15 seraient les plus performants au monde : ils seraient capables de poursuivre et de détruire une cible mouvante allant jusqu’à 250 mètres par seconde. Ils sont fabriqués par les sociétés françaises Aerospatiale et Thomson-CSF, et munis d’un système de guidage italien Alenia/Finmeccanica. Des experts objectent que si les Aster 15 viennent de passer avec succès des tests de fiabilité, ils n’en sont pas au stade de la production. Par ailleurs, des officiels libanais confirment avoir noué des contacts en France, en Italie et en Allemagne pour se doter de nouveaux armements.

Le général français Alain Pellegrini, actuel commandant en chef de la FINUL, a déclaré le 19 octobre, que « si les moyens diplomatiques ne sont pas suffisants » pour faire cesser les survols israéliens au-dessus du Liban, « d’autres moyens pourraient peut-être être utilisés ». Le 20 octobre, Michèle Alliot-Marie, ministre français de la Défense, a indiqué à Washington que les survols israéliens étaient « extrémement dangereux » en ce qu’ils pourraient être considérés comme des manœuvres hostiles. C’est-à-dire qu’ils pourraient susciter des tirs anti-aériens en légitime défense aussi bien de l’armée libanaise que de la FINUL. Elle a demandé à son homologue états-unien Donald Rumsfeld de faire pression sur ses amis israéliens pour que ces survols cessent immédiatement. Depuis plus de 20 ans, Tsahal viole quotidiennement l’espace aérien libanais.