J’ai déclaré à la Commission d’enquête sur 11 septembre que les attentats du 11 septembre auraient pu être évités, mais qu’aujourd’hui encore, une telle attaque pourrait avoir lieu. En effet, 15 des 19 hommes qui ont détourné les avions ce jour-là étaient originaires d’Arabie saoudite, tous étaient entrés aux États-Unis légalement, disposant de visa qui leur ont été donnés par l’administration en parfaite violation de l’esprit des lois de l’immigration états-uniennes, un système qui prévoit que ce soit au postulant à l’entrée sur notre territoire de faire la preuve qu’il n’ a pas l’intention de dépasser la date de validité du visa en fournissant des informations sur son adresse, ses revenus, et sa destination d’origine.
Comme l’Arabie saoudite est un pays riche et était considéré comme un allié des États-Unis, Mary Ryan, l’assistante secrétaire d’État pour les affaires consulaires, avait mis en place un système de « Visa express » en Arabie saoudite. Les terroristes n’ont donc pas eu à fournir de renseignements sur leur revenus, sur leur destinations et deux seulement ont été interrogés. La Commission a établi que deux volontaires au suicide ne sont pas entrés aux États-Unis car Al Qaïda craignait qu’ils aient des ennuis car ils venaient du Yémen.
Pourtant, l’Arabie saoudite est un pays suspect qui abrite des musulmans violents. C’est la patrie du Wahhabisme, une forme d’islam virulent et anti-américain. Le département d’État aurait dû être particulièrement attentif avec ce pays, mais il ne l’a pas été et il ne l’est toujours pas. Le département d’État a refusé de renforcer ses procédures et il est toujours facile pour un terroriste d’acquérir un visa. La commission d’enquête doit se pencher sur cette question.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Visa Reform : For More Controls . . . », par Jon Kyl, Washington Post, 30 juin 2004.