Dans la guerre au terrorisme, le renseignement est la première ligne de défense de l’Amérique. Le rapport du Sénat révèle en termes durs que nos renseignements d’avant-guerre n’étaient pas pertinents. Toutefois, il ne présente que la moitié de l’histoire. Ce qui manque, c’est la façon dont les informations rassemblées par les services de renseignement ont été utilisées.
Cette question ne sera traitée que dans un second rapport qui ne sera pas publié avant novembre et les élections. Les services de renseignement ont bien échoué, mais le problème est beaucoup plus large que cela. Les décideurs de la branche exécutive doivent également assumer la responsabilité car les rapports qui confirmaient leur opinion était acceptés tandis que ceux qui s’y opposaient étaient ignorés. Peu d’éléments viennent prouver que les rapports des services de renseignement sur les armes de destruction massive aient fait l’objet d’un examen critique, tandis que le rapport de la CIA mettant en doute les liens entre Al Qaïda et l’Irak a été dénigré. Cela prouve bien que la décision d’envahir l’Irak a été prise avant la rédaction des ces rapports.
Après le 11 septembre, le Sénat a fait des suggestions pour réformer les services de renseignement, mais rien n’a été fait. Aujourd’hui, nous avons un nouveau rapport, mais celui-ci ne fait que formuler quelques unes des questions pertinentes et des critiques. Nous devons restaurer notre première ligne de défense.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Holes in America’s Defense », par Richard J. Durbin, Washington Post, 9 juillet 2004.